La lutte contre le terrorisme est une lutte de tous les jours
Les forces de sécurité ont réussi à développer d’autres moyens de lutte, à savoir le «renseignement opérationnel».
Une exploitation judicieuse du renseignement. C’est la recette qui explique les performances militaires des éléments de l’ANP depuis ces dernières années dans le cade de la lutte contre le terrorisme. «Grâce à une exploitation efficiente des renseignements, à une étroite coordination avec les différentes parties, particulièrement régionales, elle (l’ANP Ndlr) a réussi à faire face, efficacement, au terrorisme et au crime organisé.» C’est ce que souligne la revue El Djeich dans l’éditorial de son dernier numéro rendu public hier. Les forces de sécurité, dont l’expérience dans la lutte antiterroriste n’est plus à démontrer, ont réussi à développer d’autres moyens de lutte qui ne dépendent pas forcément du matériel, mais de l’engagement humain en lui-même, d’où la notion de «renseignement opérationnel», parallèlement à l’exploitation du renseignement devenu la clé de toutes les opérations militaires contre les groupes terroristes, les forces de sécurité opèrent désormais avec une nouvelle méthode. Une unité pour l’étude du profil des terroristes identifiés et recherchés a été structurée et est opérationnelle sur le terrain.
Cette approche a permis d’assimiler parfaitement le comportement de plusieurs terroristes. Aujourd’hui, les forces de sécurité avec presque 20 ans d’expérience, détiennent une banque de données sur le profil de sujets pouvant se transformer en criminels.
La manoeuvre des forces de sécurité ne vise désormais que des éléments très actifs et importants des organisations terroristes. Quand le renseignement va, tout va…
C’est avec cet ensemble de données qu’a été menée la dernière opération spectaculaire réalisée à Lakhdaria à la wilaya de Bouira et qui s’est soldée par l’élimination de 25 terroristes qui allaient mettre la capitale à feu et à sang durant le mois de Ramadhan. Et c’est avec cette même méthode que l’émir de Daesh en Algérie a été éliminé en décembre 2014 à Si Mustapha, dans la wilaya de Boumerdès. En effet, pour déloger Abdelmalek Gouri, alias Abou Souleïman Khaled, émir de Daesh en Algérie, il a fallu un minutieux travail de terrain et une parfaite exploitation des renseignements. Une équipe spéciale du DRS, qui s’appellerait la section Gouri, s’est chargée de répertorier tous les lieux que fréquentait ce sanguinaire.
Ce mode opératoire qui succède aux pilonnages que menaient les troupes de l’ANP, a donné des résultats incontestables sur le terrain par l’élimination de dizaines de terroristes et a permis «d’assurer la maîtrise des frontières du pays et de son territoire, et donc, de préserver la sécurité et la stabilité intérieures», rapporte encore le dernier numéro de la revue El Djeich. Les événements se développant, le phénomène terroriste a pris une dimension transfrontalière et transnationale, constituant ainsi une réelle menace pour les pays et les peuples tant à l’échelle régionale qu’internationale.
À la lumière de ces évolutions, «l’Algérie a fait figure de précurseur en attirant constamment l’attention sur la gravité de la situation et sur les menaces potentielles, tout comme elle a pu acquérir une expérience notable dans le domaine de la lutte contre le terrorisme», rappelle El Djeich. Aussi, la connexion entre les terroristes et les réseaux de contrebande a été également relevée dans le même éditorial. «L’ANP a réussi à resserrer l’étau sur les réseaux de la contrebande et du crime organisé, qui ont fait alliance avec le terrorisme». Ces réseaux de contrebande constituent «un puissant soutien afin que ce dernier puisse poursuivre ses actions criminelles, menacer ainsi la sécurité et la stabilité du pays et porter atteinte à l’économie nationale». Les succès obtenus par l’ANP sont le fruit des efforts conséquents déployés en toute rigueur, discipline et professionnalisme, reflétant un sens élevé du devoir national, ainsi que la conscience et la mobilisation au service de la préservation de la sécurité et de la stabilité de l’Algérie. Ils traduisent également la portée de la démarche scientifique et professionnelle que l’ANP a veillé à en enraciner les fondements dans ses rangs.