Le Vénézuela, qui détient pourtant l’une des plus importantes réserves au monde d’or noir, envisage d’importer du pétrole brut. Et c’est vers l’Algérie que le pays sud-américain, producteur de pétrole, pourrait se tourner.
L’Algérie pourrait bientôt compter un nouveau client. Le Vénézuela envisage d’importer du pétrole léger algérien et le mélanger à son propre pétrole afin de relancer les ventes de son pétrole lourd, révèle un document confidentiel de l’entreprise nationale de pétrole vénézuélienne, PDVSA, dont Reuters s’est procuré une copie mercredi.
Membre de l’OPEP, aux côtés de l’Algérie, le Vénézuela est connu pour abriter l’une des plus grandes réserves de pétrole de la planète. Toutefois, la PDVSA importe, ces dernières années, des volumes de pétrole raffiné de plus en plus importants, notamment du naphta. Un produit qui sert à diluer ses productions de pétrole brut, extrait en grande partie dans le bassin de l’Orénoque.
Mais ce diluant connaît une envolée de ses prix sur le marché, ce qui a pour effet de diminuer les bénéfices dégagés par la compagnie étatique de pétrole du Vénézuela. Or, la manne pétrolière est la principale source de revenus du pays dirigé par le Président Nicolas Maduro, qui a succédé à Hugo Chavez, décédé d’un cancer en mars 2013.
Négociations avec Sonatrach en cours
C’est la raison pour laquelle le Vénézuela se tourne vers son allié africain. “Le (PDVSA) service commercial étudie une stratégie d’importation du Sahara Blend d’Algérie”, indique ainsi le document confidentiel de la société étatique, évalue également le coût de transport d’importation du pétrole brut vers le Vénézuela. La PDVSA a également informé ses partenaires étrangers au Vénézuela qu’elles mènent actuellement des négociations avec la Sonatrach portant sur l’achat de pétrole brut, a rapporté Reuters. On apprend ainsi que le transport de pétrole brut algérien à destination du Vénézuela prendrait environ 20 jours.
Mais pour l’heure, du côté des autorités politiques vénézuéliennes, on ne pipe pas mot sur cette transaction. Au début de l’année, le ministre de l’Energie du pays, Rafael, Ramirez, avait ainsi déclaré que la PDVSA pourrait “en dernier ressort” avoir recours à l’importation de pétrole brut dans le but de trouver des diluants pour ses quantités de pétrole lourd.