Alger se noie sous les immondices. Oui, cela est un fait qui n’est pas nouveau et que tout le monde côtoie au quotidien. Le hic dans toute cette histoire est la persévérance du laisseraller des citoyens.
Ces derniers se montrent du doigt et se traitent mutuellement d’incivils, comme pour fuir le meaculpa. Des tonnes de déchets ménagers se cumulent depuis quelques jours déjà dans pratiquement tous les quartiers de la capitale.
Par certains endroits, aucun trottoir et aucun coin n’échappe à la règle. Les bennes à ordures qui peinent à supporter le tas de détritus débordent et croulent sur le côté, laissant échapper les sachets bourrés d’immondices qui attirent chats et chiens errants, venus les éventrer et étaler leur contenu pour trouver le repas du soir.
C’est aussi le paradis des rats. Cet amoncellement est un spectacle déplorable et désolant à la fois, qui ne plait à quiconque. Nombreux sont ceux qui se plaignent des mauvaises odeurs qui se dégagent compte tenu du cumul des ordures parfois pendant des semaines, avant d’être amassées par les services de Net-com. Ce cumul a, en effet, des retombées négatives. Les citoyens se doivent de se boucher le nez et de presser le pas.

Cependant, ceux-là mêmes qui se plaignent sont les premiers à jeter leurs ordures un peu partout et à tout moment avec une spontanéité qui leur appartient. Au lieu de déposer les sachets dans les bennes concernées à cet effet, ces derniers préfèrent, par fainéantise, les jeter d’un trottoir à l’autre pour s’écraser au final à même le sol, ou parfois, dans des endroits improbables.
D’autres plus futés pensent-ils, jettent leur ordures ménagères du haut de leurs balcons. Pendant cette chute libre, les sachets se décomposent et atterrissent à moitié vides sur le trottoir, ou autres surfaces. D’autres encore plus insouciants défèquent leurs sachets sur les trottoirs, créant de ce fait des décharges sauvages.
Ce geste d’incivisme engendre par ailleurs, l’apparition de plusieurs plaques crasseuses qui résistent aux nombreux coups de balai. Et l’on vient se plaindre après, que «El Bahdja» ne soit plus ce qu’elle était.
S’ajoute à cela, le mois du ramadan, connu pour la hausse de la consommation ménagère. Ainsi donc, plus les citoyens consomment en ce mois, plus les ordures se cumulent. Cette situation incombe également aux services de la voirie qui accomplissent leur tâche avec carence et lassitude.
Pourtant rappelons que ces derniers avaient été tout récemment dotés de nouveaux équipements, lesquels grâce aux avantages qui s’y attachent facilitent et améliorent leur travail de ramassage et de nettoyage. Cette crise a, en effet, hissé Alger à la troisième place du classement effectué par un groupe britannique des villes les plus sales au monde.
Quand bien même les critiques et remarques sont à flot, la situation n’est pas prête de changer, car l’on ne peut éduquer une population insouciante qui s’est d’autant plus habituée à cette saleté qui l’envahit au quotidien. Une saleté dont elle est principalement la cause.
Hiba Benfarès