La presse internationale s’inquiète de la situation de l’Algérie

La presse internationale s’inquiète de la situation de l’Algérie

Tout a commencé en Décembre dernier, Le New York Times publie un article avec comme titre « Qui dirige l’Algérie ? Beaucoup doutent que ce soit le président malade Abdelaziz Bouteflika ». L’article du New York Times retrace la démarche du groupe des 19 signataires dont fait partie Louisa Hanoune ou Zohra Drif, ainsi que le « séisme politique » qu’a représenté la mise en retraite du général Toufik, patron du DRS et la lettre ouverte publiée par ce dernier où il prenait la défense du général Hassan, condamné à cinq ans de prison. L’article évoque surtout le silence du président Bouteflika qui « laisse même ceux qui sont les plus proches de lui se demander qui est vraiment aux commandes. »

Puis, le 14 janvier, ce fut le tour du quotidien économique britannique Financial Times, qui évoque, quant à lui, les risques que présentent les difficultés économiques de l’Algérie sur sa stabilité. Dans cet article Daniela Gressani, vice-présidente de la Région Afrique du Nord et Moyen-Orient au Fonds monétaire international (FMI), estime notamment que l’économie algérienne fait face « à un grand choc externe qui pourrait potentiellement durer plusieurs années » et requiert des réductions de dépenses soutenues et de vastes réformes. Néanmoins, « de nombreux observateurs doutent que le gouvernement algérien ait pris la pleine mesure de l’ampleur du problème », pouvait-on lire dans cet article.

Le 19 janvier,  l’autre grand journal américain, The Washington Post, s’y met aussi, en publiant un article dans lequel on se penche sur l’avant-projet de révision de la Constitution. « Une lecture attentive du document et un examen des politiques contestées entourant sa composition, sa consultation et son contenu suggèrent que la Constitution amendée ne promeut pas l’État de droit et ne codifie pas les principes démocratiques fondamentaux », écrit John P. Entelis, professeur de sciences politiques à l’Université Fordham.

L’auteur de l’article estime que la nouvelle Constitution « sert plutôt à renforcer l’autorité de l’État aux dépens de la société civile. L’ingénierie constitutionnelle en Algérie n’est qu’un autre instrument avec lequel un complexe militaro-industriel intégré construit un échafaudage juridique pour maintenir et pérenniser l’autorité de l’État », ajoute-t-il.

L’article du Washington Post considère enfin qu’ « étant donné la réduction drastique des revenus générés par les hydrocarbures, le régime aura des difficultés à maintenir son mode de contrôle sociétal coercitif et sa stratégie de soudoyer toute opposition à travers l’infusion rapide de deniers publics sur des biens et des services basiques incluant la hausse des salaires des fonctionnaires et l’expansion des projets de construction de logements publics », conclut-il.