La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine rejoint le peloton des ministres en colère et “décidés” à remettre de l’ordre dans leur demeure. Aussi, après Tebboune, en charge de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, et Bakhti Belaïb du Commerce, c’est au tour de Mounia Meslem de sévir contre 300 cadres relevant de son secteur pour “manquement à leurs missions”.
“Cette opération a touché près de 13 directeurs chargés de l’activité sociale dans certaines wilayas et plus de 300 directeurs d’établissement spécialisés au niveau local”, a-t-elle indiqué lors de la rencontre nationale des cadres du secteur tenue samedi dernier. À cette occasion, la ministre n’a pas mâché ses mots, révélant “une grande anarchie” et promettant des “poursuites judiciaires” lorsqu’il s’agit “de laisser-aller,
accompagné de détournements”.
Les incriminés, selon elle, “sapent le travail colossal entrepris par les pouvoirs publics”. Elle poursuit : “Nous n’avons pas affaire à des personnes ordinaires. Les gens qui nous sollicitent n’ont que Dieu et l’État pour leur venir en aide. Et le pouvoir en place n’a pas lésiné sur les moyens pour répondre à leurs besoins. Il est dommage que ces aides n’arrivent pas aux nécessiteux parce que certains directeurs d’établissement n’ont pas accompli leur travail comme il se doit”, a-t-elle déploré.
Mounia Meslem a révélé qu’une “commission a été mise en place pour mettre à nu cet état de fait, grâce à laquelle un certain assainissement a été possible”. C’est l’occasion, par ailleurs, pour la ministre, d’appeler les responsables du secteur au niveau local “à être conscients de la responsabilité qui leur incombe et des grandes missions qui leur sont assignées en matière de prise charge des catégories démunies et de mise en œuvre des programmes de développement social, outre la gestion rationnelle des dépenses et le respect des instructions de l’administration centrale”.
S’agissant des mesures prises dans ce domaine, Mme Meslem a rappelé que plus de 843 000 personnes ont bénéficié de la prime forfaitaire de solidarité avec une couverture sociale durant le premier semestre 2016.
Dans le cadre des opérations d’assainissement des listes des bénéficiaires d’aides, lancées en 2015, pas moins de 80 000 personnes, qui n’ouvrent pas droit, ont été supprimées des listes au premier semestre 2016. Un véritable coup de pied dans la fourmilière dans un secteur aussi sensible que la solidarité qui nécessite des moyens financiers, désormais difficiles à dégager en ces temps de crise.
À ce propos, la ministre a affirmé que “la loi de finances 2016 n’a pas fait abstraction des engagements en matière de politique sociale”, précisant que “les transferts sociaux ont connu une augmentation” et que “la politique de rationalisation des dépenses publiques adoptée par l’État n’a pas eu d’impact sur le volet social”.
Elle parle même de “lancer prochainement une nouvelle stratégie de solidarité en adéquation avec la conjoncture économique et basée essentiellement sur une prise en charge optimale des catégories démunies et la consolidation de l’action de sensibilisation en matière d’accompagnement de la mobilisation des ressources humaines et matérielles pour l’intensification des efforts en matière de prise en charge efficiente de ces catégories”.