A l’exemple de la Turquie, l’Algérie est appelée à s’engager dans l’aventure palpitante de l’industrie automobile.
Alors que le premier véhicule de la marque au Losange sortira en novembre prochain de l’usine de Oued Tlélat à Oran, le gouvernement exhorte les concessionnaires en exercice ou ceux qui sont en passe de l’être à investir dans l’activité industrielle ou semi-industrielle. En effet, les nouvelles mesures arrêtées par la loi de finances 2014 pour réglementer l’activité des concessionnaires automobiles ont fait l’objet d’un arrêté ministériel signé par le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb et publié au dernier Journal officiel (JO).
L’arrêté ministériel vise essentiellement à fixer les conditions d’exercice de l’activité d’importation et de commercialisation de véhicules de tourisme ou utilitaires ainsi que les engins roulants selon les modalités arrêtées par l’article 52 de la même loi. Gageons que cette dernière a pour objectif premier de faire le ménage dans un secteur qui n’aura que trop souffert d’anarchie et de fourberies lesquelles auront souvent lésé le consommateur.
Ceci est d’autant plus vrai que la loi en question est éditée alors que ces derniers mois, une dérégulation du marché a été observée et une prolifération de revendeurs non agréés, agissant en toute illégalité a été constatée sur les bordures des routes et dans les parkings des cités, renforçant ainsi la spéculation et le secteur informel. A titre illustratif, la ville de Sour El Ghozlane, dans la wilaya de Bouira, a vu l’apparition spontanée du fameux souk El Waâd Essadek, un empire sorti du néant et qui a investi le créneau juteux de la vente automobile d’occasion et dont la chute a été fracassante.
Pour rappel, et à la suite de la faillite de ce géant en carton, des milliers de citoyens, issus des quatre coins du pays et ayant conclu des transactions, pour le moins obscures, avec ladite société El Waâd Essadek, ont exigé la restitution de leur argent. Seuls les représentants de marques automobiles les plus solides auront donc droit au chapitre et pourront se targuer du titre de représentant officiel de constructeur ou de marque automobile. A l’instar de Sovac, distributeur officiel des véhicules du Groupe allemand Volkswagen (AVG) en Algérie et qui est l’un des premiers concessionnaires à avoir manifesté son intention de s’engager dans l’aventure palpitante de l’industrie automobile. Il est patent que le plan de développement à long terme, déployé par le constructeur automobile allemand dans notre pays a depuis longtemps prévu l’implantation d’une usine sur le sol algérien. D’ailleurs, l’on a, à moult reprises, évoqué l’existence de discussions en haut lieu entre officiels algériens et allemands à ce sujet. L’on a même précisé que le projet représente un investissement de 150 millions de dollars pour le constructeur allemand. Toujours est-il que l’actuelle loi exhorte les concessionnaires automobiles à réaliser un investissement dans l’activité industrielle et/ou semi-industrielle portant notamment sur la fabrication d’ensembles et/ou sous-ensembles de pièces destinées à l’industrie automobile. L’investissement doit être réalisé dans un délai maximum de trois ans et ce, à compter du 1er janvier 2015 pour les concessionnaires qui sont en activité. Pour les autres concessionnaires, l’investissement doit être réalisé dans un délai maximum de trois ans à compter de la date d’octroi de l’agrément définitif.
L’investissement peut être réalisé par le concessionnaire lui-même ou en partenariat avec des opérateurs nationaux ou étrangers activant dans les secteurs liés à l’automobile, selon les critères fixés par le cahier des charges est-il indiqué.
Les concessionnaires automobiles n’ayant pas réalisé l’investissement conformément à l’article 52 de la loi de finances 2014 sont soumis au retrait de l’agrément par les services habilités du ministère chargé de l’Industrie. Prévoit enfin l’actuel texte.