La France fait pencher les états de la Cedeao vers la guerre, Le spectre d’un «Malistan» au sud de l’Algérie

La France fait pencher les états de la Cedeao vers la guerre, Le spectre d’un «Malistan» au sud de l’Algérie

Le Mali et la Communauté des pays de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont trouvé dimanche un «accord» sur les conditions de déploiement d’une force militaire africaine, qui sera chargée de déloger les islamistes qui ont investi le nord-Mali depuis le début de l’année.

De ce fait, une mission de la Cédéao est attendue dans les prochains jours à Bamako pour formaliser cet « accord», bien que les détails de cet accord n’ont pas été dévoilés. mais au moins un point essentiel a été clarifié : si des soldats de la Cédéao intervenaient au Mali, leur quartier général serait « bien entendu, à Bamako ».

Le principe d’une intervention militaire contre Al Qaïda au Maghreb islamique est désormais acquis. Les capitales des pays concernés travaillent activement à l’élaboration d’un plan politico-militaire destiné à débarrasser la région de la menace terroriste.

Si Alger s’est engagée dans une véritable course contre la montre pour éviter cette guerre, en faisant comprendre aux pays du champ, comme aux puissances occidentales, à leur tête les États-Unis, que le déclenchement de la guerre va brûler toute la région de ses flammes.Toutefois, les intérêts divergent, et beaucoup de pays poussent vers la guerre, sans en saisir réellement les contours, ni les limites.

La France, qui se sent ciblée par AQMI, pousse vers l’option de la guerre. Elle a aussi des intérêts au Mali et au Niger. Comment la France compte tirer profit de la guerre ? On n’en sait rien. «Nous voulons seulement avoir un rôle de facilitateur. Pas question d’envoyer des troupes au sol», expliquait récemment un diplomate français.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a promis une «aide logistique» pour aider à résoudre la crise. Selon un quotidien malien très au fait des activités françaises au Mali, la France s’impatiente : une centaine de membres des forces spéciales françaises ont déjà été déployés dans la région et devraient être prochainement renforcés, notamment par les commandos de la marine nationale.

L’aide française comprend également des avions de patrouille maritime, qui récoltent du renseignement, et un système de surveillance basé au Niger. Selon toujours les mêmes sources maliennes, les hypothèses envisagées par Paris s’articulent autour de la formation d’une force d’action de quelques centaines d’hommes pour reconquérir le nord du Mali, occupé depuis plusieurs mois par les groupes armés islamistes.

Les États-Unis, eux, convaincus par l’Algérie de l’inanité de cette guerre, ne cherchent, officiellement, pas à engager un bras de force militaire avec les islamistes. Officiellement, car en secret, Dieu seul sait de quoi les choses retournent…

Fayçal Oukaci