La commission des affaires juridiques de l’APN donne le feu vert au nomadisme politique

La commission des affaires juridiques de l’APN donne le feu vert au nomadisme politique

De nombreux partis qui ont cru sincèrement aux réformes politiques lancées par le président Bouteflika, qui ont participé aussi aux consultations au sein de la commission Ben Salah, ont multiplié ces derniers temps des mises en garde contre les tentatives de remises en causes de ces réformes.

Des partis comme le PT de Louisa Hanoune, ont raison d’avoir des craintes quand on voit le sort réservé aux projets de lois sur le code électoral et celui relatif aux partis politiques par la commission des affaires administratives et juridiques dominée par le FLN.

C’est ainsi que deux dispositions phare proposées par le département de Dahou Ould Kablia, viennent tout simplement d’être supprimées avant même le vote en plénière. Pourtant l’opinion avait bien accueilli ces deux lois, car leur objectif était d’assainir et surtout de moraliser la pratique parlementaire. La première disposition concerne le nomadisme politique. Lors des consultations avec la commission Ben Salah, les participants y avaient insisté. Le président Bouteflika lui-même avait demandé au ministre de l’intérieur d’introduire cette disposition.

Mais autant de soutien à cette proposition de loi n’ont pas résisté à l’hégémonie des députés du FLN, qui ont chosi une nouvelle fois de défendre les intérêts étroits de leur parti plutôt que de se mettre du côté de la morale. S’appuyant sur ce qui a tout l’air d’un sophisme, les députés du FLN, qui siègent dans la commission juridique et administrative, estiment que cette disposition est  » anticonstitutionnelle « , que  » le mandat du député n’ appartient pas à son parti  » et  » qu’il est donc libre de changer de formations une fois élu « .

Tant pis pour la morale

C’est là un feu vert pour le nomadisme politique dont le FLN aura toujours été le bénéficiaire exclusif. Et tant pis pour la morale, tant pis pour le non respect de la volonté des électeurs. Même chose pour la disposition obligeant les ministres candidats à la députation à démissionner trois mois avant l’élection. Le but du législateur, qui a inspiré cette loi est de faire en sorte que les ministres, puissent se consacrer totalement à, leur campagne électorale, mais surtout d’éviter d’utiliser les moyens de l’état pour les besoins de sa compagne.

Là aussi, le FLN qui a gros à perdre a joué à fond l’obstruction. Et il aura gagné puisque cette proposition de loi est, comme la précédente annulée, avant même son arrivée en plénière. Même pour les 30% de femmes imposés aux partis politiques, dans leurs listes électorales ne trouvent pas grâce aux yeux des députés du FLN qui ont proposé de ramener la barre à 20% au motif que  » notre société n’est pas encore mure « . La question est de savoir si les députés du FLN jouent contre le président Bouteflika, car force est de constater que les quelques dispositions découlant de sa promesse aux algériens de faire des réformes politiques sont tout simplement torpillées.