La 1ère charte de l’éthique et de la déontologie des journalistes algériens parait en 2000

La 1ère charte de l’éthique et de la déontologie des journalistes algériens parait en 2000

ALGER – La Charte de l’éthique et de la déontologie des journalistes algériens, parue le 13 avril 2000, a été le premier document du genre prévu par le code de l’information de 1990, à fixer les devoirs et les droits de la corporation sur lequel veillait un conseil supérieur composé de professionnels du secteur élus par leurs pairs.

Le journaliste professionnel, quel que soit son statut, est celui qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée, l’exercice de sa profession dans un ou plusieurs médias et qui en tire le principal de ses ressources, dispose le document en préambule.

Le droit à l’information, à la libre expression et à la critique est une des libertés fondamentales qui participent de la défense de la démocratie et du pluralisme médiatique, ajoute le texte.

De ce droit à connaître et faire connaître les faits et les opinions procède l’ensemble des devoirs et des droits des journalistes, poursuit le document, relevant que la responsabilité du journaliste vis-à-vis du public prime toute autre responsabilité, en particulier à l’égard de son employeur et des pouvoirs publics.

La charte souligne que la mission d’information comporte nécessairement des limites que les journalistes s’imposent et s’appliquent librement.

Evoquant les devoirs des journalistes, la charte précise qu’ils « ne peuvent être effectivement respectés dans l’exercice de la profession que si les conditions concrètes de l’indépendance du journaliste sont réunies ».

Sur les droits des membres de la profession, il est dit « ni loi qui contraint et réprime, ni code qui impose et astreint, cette charte de l’éthique et de la déontologie définit un ensemble de règles de conduite basées sur des principes universellement admis ».

Ces règles « régissent les rapports des journalistes entre eux et entre ces derniers et le public », réaffirme le document qui considère que « librement acceptées et démocratiquement adoptées, ces règles doivent servir de guide de conduite à la pratique du journalisme ».

Un conseil supérieur de l’éthique et de la déontologie composé de pairs veille au respect de ces principes, dispose encore la charte.

Le texte énumère les devoirs du journaliste qui doit « respecter la vérité quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même et ce en raison du droit que le public a de la connaître » et « défendre la liberté d’information, d’opinion, du commentaire et de la critique.

Le journaliste se doit également « séparer l’information du commentaire, respecter la vie privée des personnes et leur droit à l’image », indique le texte, appelant à « publier uniquement les informations vérifiées » et à « s’interdire d’altérer l’information ».

La charte indique également que le journaliste doit « s’efforcer de relater les faits en les situant dans leur contexte », s’interdire de diffuser des rumeurs et « rectifier toute information diffusée qui se révèle inexacte ».

Le document appelle en outre, à « garder le secret professionnel et ne pas divulguer ses sources, s’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation et les accusations sans fondement », à « ne pas confondre le métier de journaliste avec celui de publicitaire ou de propagandiste », et à « n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs ».

Le journaliste n’accepte de « directive rédactionnelle que des responsables de la rédaction et dans le strict respect de la clause de conscience » et s’interdit de « faire l’apologie, sous quelque forme que ce soit, de la violence, du terrorisme, du crime, du fanatisme, du racisme, du sexisme et de l’intolérance ».

Il y est par ailleurs, stipulé que tout journaliste « digne de ce nom, reconnaissant le droit en vigueur dans chaque pays, n’accepte en matière d’honneur professionnel que la juridiction de ses pairs, à l’exclusion de toute ingérence gouvernementale ou autre ».

Le professionnel s’interdit de « tirer une quelconque faveur d’une situation où sa qualité de journaliste, ses influences et ses relations seraient susceptibles d’être exploité est, de « ne pas solliciter la place d’un confrère, ne pas provoquer son licenciement ou sa rétrogradation en offrant de travailler à des conditions inférieures », ni confondre son rôle avec celui du juge ou du policier.

Il ne peut également, « user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents ».

Sur les droits du journaliste, il y est dit qu’il dispose du « libre accès à toutes les sources d’information et le droit d’enquêter librement sur tous les faits qui conditionnent la vie publique » et qu’il ne lui est refusé « l’accès aux sources que par exception et en vertu de motifs dûment exprimés ».

Il a droit à la clause de conscience, à l’information de toute décision importante de nature à affecter la vie de l’entreprise, à un statut professionnel et à la formation continue et au perfectionnement dans le cadre de son travail.

Le journaliste doit disposer des conditions socioprofessionnelles nécessaires à l’exercice de son métier, d’un contrat personnel dans le cadre des conventions collectives garantissant la sécurité matérielle et l’indépendance économique, de la reconnaissance et au bénéfice du droit d’auteur et du respect du produit journalistique et la fidélité de son contenu.