Nicole Bricq : “1 000 PME françaises se rendent annuellement en Algérie”
Jean-Louis Levet : “Les entreprises algériennes invitées à investir en France”
Bruno Lafont : “Nous comptons développer l’investissement en Algérie”
Quid des grands dossiers de coopération ?
Les premiers jalons d’un partenariat d’exception ont été posés à l’issue de la visite à Alger du Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault. Tel est le premier résultat d’un an d’efforts de coopération accélérée après la rencontre entre les présidents algériens et français en décembre 2012. Les premiers actes ont touché la ressource humaine, le capital le plus indispensable à la modernisation de l’économie algérienne. Citons la création de quatre écoles technologiques, notamment en coopération pour l’une avec la célèbre École des mines de Paris.
D’autres accords facilitent le commerce entre les deux pays et les exportations algériennes vers l’étranger : projet de réalisation d’un laboratoire national de référence en métrologie (mesures exactes de quantités ou de volumes des produits échangés), accord de coopération entre l’Ianor et l’association française de normalisation Afnor, concernant les normes et la certification des produits.
À cela s’ajoutent 7 accords de partenariat industriel entre PME algériennes et françaises. La moisson sera bien meilleure avec la concrétisation des 30 projets industriels vers la fin du premier semestre 2014, selon les deux parties.Si la partie française a, certes, mis en avant les réussites partenariales susceptibles de conduire des milliers de PME françaises à investir en Algérie, telles que les implantations de Lafarge, Sanofi, Alstom, Air Liquide, le plus important ce sont les logiques partenariales développées lors de cette visite. Ce qui intéresse les entreprises françaises au plus haut point sont d’abord l’agroalimentaire, l’automobile et la mécanique, le secteur pharmaceutique et de la santé, le programme d’infrastructures, des secteurs où l’offre française est des plus compétitives.
Entreprises algériennes invitées à investir en France ; l’Algérie comme plateforme pour pénétrer le marché subsaharien ; principe de co-localisation pour préserver l’emploi en France et créer de nouveaux emplois en Algérie appliqué via l’usine de production de voitures Renault à Oran ; appui à la réindustrialisation du pays à travers notamment la multiplication des partenariats industriels entre PME algériennes et françaises ; grandes initiatives de formation des ressources humaines en management, en technologie et coopération accrue en vue de la mise à niveau des systèmes algériens d’enseignement et de recherche scientifique ainsi que de santé, telles sont les propositions ou actions mises sur la table.
Mais il reste un long chemin à faire pour que ce partenariat d’exception puisse prendre corps.
Il faudra attendre au moins trois ans pour se prononcer sur la mesure et la qualité des progrès réalisés. En ce sens, les grands dossiers ont été occultés, du moins pas abordés : le volet énergétique de la relation algéro-française avec l’accès de Sonatrach au marché français en contrepartie d’une présence renforcée des compagnies pétrolières françaises dans l’amont algérien, un partenariat stratégique dans l’énergie solaire, la coopération dans le nucléaire. Rien n’a, semble-t-il, filtré également sur la conclusion de contrats d’armement évoquée lors de cette visite. C’est pourtant dans les progrès réalisés dans ces dossiers, où les positions ne sont pas toujours convergentes, qu’on mesurera la qualité de ce partenariat.
K. R