Mustapha Dahleb, l’ancien milieu de terrain du PSG et de l’équipe nationale de football dans les années 70-80, souhaite des enquêtes sur les soupçons de dopage présumé qu’auraient subis à leur insu des internationaux algériens durant les années 1980. Au moins huit anciens joueurs ont donné naissance à des enfants souffrant de déficiences mentales et physiques.
Ancien milieu de terrain qui a disputé le mondial en Espagne 1982, Mustapha Dahleb explique dans les colonnes du Parisien (20 novembre) que les joueurs de l’équipe algérienne qui ont engendré des enfants handicapés doivent connaitre la vérité sur ce supposé dopage.
« Ce qui leur arrive est terrible et très grave, affirme Dahleb. Ce sont des joueurs meurtris et les autorités doivent prendre leur situation en compte. J’espère qu’il va y avoir des enquêtes. On doit savoir ce qui s’est passé, c’est une nécessité et ce serait un réconfort pour eux. On n’a pas le droit de les laisser comme ça. »
L’ex- coqueluche du Parc des Princes dit ignorer si des pratiques de dopage existaient au sein de l’équipe algérienne, mais précise qu’à l’époque où il jouait en sélection il fournissait les joueurs en magnésium.
« Quand je jouais au Mondial 82, révèle-t-il, la seule chose que j’avais ramenée, c’étaient des cachets de magnésium pour lutter contre la chaleur et la déperdition de sodium. »
Plusieurs internationaux algériens, notamment Kaci Said, Djamel Menad et Mohamed Chaïb, réclament aujourd’hui une enquête pour savoir s’ils avaient été dopés à leurs insu durant les années 1980.
Ces pères de famille qui ont donné naissance à des enfants handicapés soupçonnent un lien entre ces déficiences et des produits dopants que leurs administrait un médecin.
Kaci Saïd a particulièrement pointé du doigt Aleksander Tabarchouk, médecin russe qui a officié à l’EN à l’époque où celle-ci était dirigée par le russe Rogov. Selon Kaci Said, Tabarchouk donnait des pilules aux joueurs pour les aider à récupérer. De son côté, Djamel Menad, père d’une jeune fille handicapée, confirme les propos de son ex-camarade de sélection.
Interrogé par le site DZFoot, Tabachouk rejette toute idée de dopage en précisant que les pilules en question étaient des vitamines.
Devant la bronca soulevée par les témoignages de ces ex-internationaux, certains de leurs co-équipiers en sélection, à l’instar d’Ali Fergani, Chaabane Merzkane et Lakhdar Belloumi, préfèrent botter en touche. Certains tentent de minimiser la portée de l’affaire, d’autres nient catégoriquement des pratiques de dopage présumé.
Mustapha Dahleb estime que l’attitude de ces derniers manque d’élégance. « Par rapport aux enfants qui sont décédés, c’est très déplacé, dit-il. Il y a des questions très précises à se poser. Des gens plus compétents que moi peuvent y répondre. »
Depuis les révélations de ces handicaps et ces soupçons de dopage, les autorités algériennes gardent le silence.
Agé de 59 ans, Mustapha Dahleb a joué en sélection algérienne de 1974 jusqu’à 1984. Une année plus tard, il raccrochera les crampons.