Industrie pharmaceutique : Un grand potentiel en phase d’être exploité

Industrie pharmaceutique : Un grand potentiel en phase d’être exploité

L’Algérie compte actuellement des investissements importants dans le domaine de l’industrie pharmaceutique.

L’Algérie compte actuellement des investissements importants dans le domaine de l’industrie pharmaceutique.

En effet, on estime le nombre d’unités de production opérationnelles à 70 et 117 projets en cours de réalisation ou des intentions d’investissement officiellement recensés. Le président de l’Union nationale des opérateurs de la Pharmacie, Abdelouahed Kerrar, a estimé que « si les projets d’investissement dans le domaine de l’industrie pharmaceutique se concrétisent, ils permettront de placer l’Algérie en position de force non seulement pour couvrir le marché national mais surtout pour exporter».

Pour ce faire, M. Kerrar a indiqué qu’ « il faut combler le vide qui existe entre ces ambitions et la formation car l’approche de l’industrie pharmaceutique n’existe toujours pas de manière entière et universitaire». Selon lui, il y a une absence de formation aux métiers de l’industrie pharmaceutique, dont les opérateurs sur la chaîne, la formation en assurance-qualité, ainsi que les inspecteurs de la qualité qui relèveraient du ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. « Tout cela reste à faire, d’autant que l’Algérie a l’ambition d’avoir une industrie de biotechnologies mais ne dispose pas de cadre juridique dans ce domaine. J’ai cité la formation mais il y a également d’autres ingrédients importants comme la mise à niveau du cadre réglementaire et l’émission d’un nouveau cahier des charges pour l’industrie pharmaceutique », a expliqué M. Kerrar, avant d’ajouter : « Je dirais néanmoins que cette industrie a réussi en dix ans à multiplier sa production et l’on

atteint aujourd’hui 40 % de couverture des besoins du marché national. Je ne connais pas beaucoup de secteurs en Algérie qui couvrent autant la demande locale.

Le problème réside surtout dans les lenteurs administratives.» L’intervenant a fait savoir qu’il existe deux unités de production en relation avec l’université, insistant sur la nécessité de défiscalisation de cette discipline qui nécessite un environnement particulier pour son développement, car l’Algérie a les moyens financiers et techniques pour ce faire. Il y a lieu de noter que les importations par l’Algérie de produits pharmaceutiques ont augmenté de 19,02% au premier trimestre 2014 à 514,9 millions de dollars (usd), dopées par la hausse des importations des médicaments à usage humain et des produits parapharmaceutiques. Au premier trimestre 2013, la facture des importations par l’Algérie de produits pharmaceutiques avait atteint 432,62 millions de dollars (usd). En revanche, selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes, les quantités globales des produits pharmaceutiques importées ont reculé de 36% au premier trimestre 2014 à 5.361 tonnes contre 8.389 tonnes à la même période de 2013. La valeur des médicaments à usage humain, qui ont représenté durant ce trimestre 95,51% des importations globales des produits pharmaceutiques, a été estimée à près de 491,8 millions usd contre 412,46 millions usd durant la même période de comparaison, en hausse de 19,23%. La facture des médicaments à usage humain reste toujours la plus importante des importations algériennes en produits pharmaceutiques. Les quantités importées des médicaments à usage humain sont passées de 7.987 tonnes à 4.944 tonnes, en baisse de plus de 38% au premier trimestre 2014 par rapport à la même période de l’année dernière. Les importations des produits parapharmaceutiques ont enregistré une augmentation en valeur de 26,9% durant le 1er trimestre 2014 par rapport à la même période de 2013, totalisant 16,83 millions usd contre 13,26 millions usd. En ce qui concerne les médicaments à usage vétérinaire, les achats de l’Algérie de l’étranger ont reculé de 9,07% au 1er trimestre de l’année en cours, s’établissant à 6,27 millions usd contre 6,89 millions usd. La production locale, qui représente actuellement 36% du marché national, devrait atteindre 65% en 2015, selon les prévisions des professionnels qui estiment que le potentiel pharmaceutique national actuel permet d’atteindre cet objectif. Afin de réduire la facture des médicaments importés et garantir une couverture sanitaire globale à moindre coûts, les autorités publiques se sont engagées à atteindre un taux de production locale de 70% dans les prochaines années. Le marché national du médicament est estimé à plus de 2,5 milliards de dollars, dont 1,85 milliard dollars d’importation et le reste de production locale, dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. En 2013, les importations algériennes en produits pharmaceutiques ont atteint 2,28 milliards usd (+1,96%), alors que les quantités ont reculé de 6,74% pour totaliser 33.389 tonnes par rapport à 2012.

Wassila Benhamed