Importante réunion des Premiers ministres de l’Algérie, de la Libye, et de la Tunisie programmée, Situation préoccupante aux frontières Est

Importante réunion des Premiers ministres de l’Algérie, de la Libye, et de la Tunisie programmée, Situation préoccupante aux frontières Est

Jamais la question de la sécurité des frontières n’a été aussi pertinemment posée au Maghreb, que depuis l’avènement du «printemps arabe» qui a engendré une situation d’insécurité inédite.

Dans le dessein d’apporter les solutions idoines, une rencontre est d’ailleurs prévue, pour cette fin de semaine entre les Premiers ministres d’Algérie, de la Libye, et de la Tunisie. Elle aura lieu à Ghadamès, une ville libyenne située à 650 km de Tripoli, et elle tournera essentiellement autour des « questions relatives à la sécurité aux frontières entre les trois pays ».

Si le cas de la Tunisie était et est plus au moins maîtrisable, le cas de la Libye, quant à lui, a créé un climat de « désordre », qui a largement affecté ses voisins ainsi que tout le Sahel.

De l’avis des spécialistes, la  » révolution  » libyenne qui a fait de la région, un dépôt d’armes à ciel ouvert, n’a pas manqué de sombrer le Sahel dans des confrontations sanglantes. Etant elle-même proie à l’insécurité, la Libye, rappelons-le, a décidé unilatéralement, le 16 décembre de l’année 2011, de fermer ses frontières avec quatre pays, dont l’Algérie. Les trois autres pays sont : le Niger, le Tchad et le Soudan.

Cette décision serait, croit-on savoir, motivée par le flux migratoire que subit de plein fouet les pays du Maghreb suite à la crise du Mali. La Libye, affaiblie et ne pouvant plus faire face aux trafiquants de tous bords, s’est contentée d’annoncer ladite fermeture. Une fermeture qui n’avait, selon les spécialistes, qu’un effet d’annonce visant à sensibiliser les voisins quant à la gravité de la situation sécuritaire dans la région.

La rencontre des trois Premiers ministres des trois pays, s’inscrit de ce fait, dans une optique d’entraide où l’Algérie jouera les premiers rôles, puisqu’elle demeure la plus stable, la mieux expérimentée et la plus outillée comparativement à ses deux voisins de l’Est.

Les discussions déborderont, bien sûr, sur la situation au Nord du Mali. Il n’est plus un secret pour personne que les groupes terroristes à leur tête Aqmi, le Mujao et plus récemment Boko Haram, ont  » fructifié  » à leur profit le conflit libyen. En effet, ils ont pu s’accaparer des armes, parfois lourdes, et ont pu s’imposer davantage au Sahel.

Etant beaucoup plus puissants que par le passé, ces groupes ont également pu recruter de nouveaux éléments. Le fait qu’ils arrivent à faire la pluie et le beau temps au Nord du Mali, en est d’ailleurs, la preuve irréfutable. Rappelons, dans ce contexte, les affrontements qui ont opposé lundi passé un groupe d’Aqmi aux forces régulières maliennes, et nous ne perdons pas de vue que ce sont les terroristes qui ont eu l’audace d’ « attaquer ». Dire jusqu’où peuvent-ils aller dans leurs desseins diaboliques !

La conjugaison des efforts entre les pays du Maghreb s’impose davantage quand on sait qu’une « guerre » guette le Mali. En effet, si l’intervention militaire, défendue par la France et le Gouvernement malien, aura lieu, elle va,  indiscutablement, sombrer toute la région dans la confusion et l’insécurité.

Les spécialistes de la chose sécuritaire s’attendent à un redéploiement et un repositionnement des groupes terroristes, qui ne vont épargner ni l’Algérie, ni la Libye ni encore -à un degré moindre- la Tunisie.  L’on prévoit également, une crise humanitaire aiguë : famine, exode, déracinement, insécurité… D’où la nécessité de sécuriser les frontières, sans quoi le terrorisme s’ »internationalisera ».

Hamid Fekhart