Des représentants des souscripteurs au programme de logement location-vente de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL) seront reçus par le ministre de l’Habitat dans un mois.
Selon l’un des délégués des souscripteurs en attente d’un logement depuis 2001, les représentants ont appris la nouvelle auprès du directeur général de l’AADL lors de la dernière réunion tenue en septembre.
Accueillie avec joie, cette information représente pour les anciens postulants au logement location-vente un réel début de la concrétisation d’un nouveau programme de logements. Le fait que ce soit le ministre en personne qui ait décidé de recevoir les délégués des souscripteurs signifie, à leurs yeux, que leur attente prendra fin réellement cette année.
D’ailleurs, Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a réitéré, lundi, l’annonce du programme de 150 000 logements, lors de la plénière à l’Assemblée populaire nationale.
Certes, les prix des nouveaux logements seront révisés à la hausse pour atteindre les 2,8 millions DA contre 1,40 million DA en 2001, mais «nous sommes obligés d’accepter cette majoration, pourvu que nous ayons enfin des logements», a indiqué l’un des représentant des souscripteurs.
De l’avis du promoteur immobilier, Larbi Chemmam, «pour pouvoir réaliser un logement décent, le prix de vente devra se situer entre 4 et 5 millions DA. C’est le prix minimum pour garantir une réalisation de qualité», plaidant à l’occasion pour diversifier les formules de logements afin de permettre au citoyen de choisir ce qui lui convient réellement. L’Etat, ajoutera-t-il, est appelé à repenser le logement pour garantir une dynamisation du marché immobilier qui est «un secteur marchand».
Le ministère de l’Habitat devra aussi veiller à lever les multiples contraintes qui bloquent les entreprises du bâtiment, a suggéré M. Chemmam, citant, entre autres, les pratiques bureaucratiques des cimenteries et les difficultés pour obtenir le permis de construire. Les promoteurs immobiliers continuent de subir «les lenteurs bureaucratiques», a-t-il déploré.
La réalisation du nouveau programme de logements location-vente est conditionnée également par l’amélioration de l’environnement, jusque là «défavorable». M. Mezine, secrétaire général de l’Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), a réclamé «la réduction de la durée de délivrance du permis de construire, qui excède les six mois».
Qualifiant «d’ambitieux» le programme de 150 000 logements, les promoteurs immobiliers avouent, néanmoins, que le recours aux entreprises étrangères serait inévitable. «Nous observons un manque flagrant de main d’œuvre», a averti M. Chemmam, qui suggère la création de centres de formation dans les métiers du bâtiment. Afin de pouvoir participer à la réalisation des nouveaux programmes publics, les promoteurs plaident pour l’encouragement de l’investissement dans le secteur immobilier.
«Les taux d’intérêt des crédits d’exploitation doivent être révisés à la baisse», a souhaité M. Mezine, expliquant que les entreprises éprouvent des difficultés en payant un taux d’intérêt de 12%.
«En pratiquant des taux d’intérêt aussi élevés, les promoteurs se voient obligés de répercuter ces coûts sur le prix des logements», a-t-il ajouté. Les promoteurs plaident aussi pour la révision à la baisse des taux d’intérêt des crédits servant à acquérir du matériel afin de pouvoir se développer, a souhaité M. Mezine.
Karima Sebai