Ils perdent de plus en plus de terrain : Que reste-t-il des partis de l’opposition?

Ils perdent de plus en plus de terrain : Que reste-t-il des partis de l’opposition?
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A quoi se résume le rôle des partis de l’opposition en Algérie? «Ils font du bruit, se pressent à radicaliser leur mouvement, et pour justifier leur échec, une fois surclassés, ils inventent des arguments souvent subjectifs.» Pour Ahmed Frarha, universitaire et analyste politique, après 19 ans de pluralisme, l’opposition «perd de plus en plus de terrain».

En effet, selon lui, le parcours des différentes formations n’a pas été à la hauteur des attentes de leur base militante. Ni le FFS, ni le RCD, encore moins le FNA, cet inconnu venu plus tard au «bataillon», n’ont pu rafler la mise des élections locales, législatives ou présidentielles précédentes.

Aussi, comme il le dit, en dépit des discours empreints d’optimisme, prononcés par leurs responsables respectifs, ces partis n’ont pas pu franchir le seuil leur permettant d’atteindre les objectifs escomptés. Pour notre interlocuteur, des conflits internes sont derrière l’échec de ces trois partis réunis, ainsi que le PT. «Au fil des années, certaines de ces formations ont enregistré des départs en cascades», a-t-il indiqué, expliquant par là les mésententes et divergences d’idées qui ont paru au grand jour par la suite.

Sollicité par nos soins, le professeur Mahmoudi, enseignant de sciences politiques à l’université d’Alger, est, lui aussi, pessimiste quant à l’avenir des partis de l’opposition. En guise d’arguments, il explique que leur base est très fragile et risque de l’être davantage. Aussi, poursuit l’universitaire, «ces formations se définissent par opposition à d’autres, et cela ne peut être que négatif». Pour lui, tout est à refaire ou presque. Commençons par «le processus démocratique qui doit être repensé dans son intégralité». Le politologue reproche à ces partis d’être des consommateurs d’idées et de solutions au lieu d’être «des producteurs». Et d’ajouter : «Ils n’arrivent pas à lancer la dynamique des idées et de projets.» Sur sa lancée, le Pr Mahmoudi est revenu sur l’idée du pôle démocratique à laquelle ont pensé certaines de ces formations. Ce n’est qu’un vœu pieux, fait-il savoir. Pour divergence d’idées, celle de leadership étant la première, la démarche s’est avérée irréalisable. «Un coup d’épée dans l’eau», dit-il.

LG Algérie

Dans son intervention, l’universitaire dénonce également l’éloignement des partis de la jeunesse et le recours à des slogans plus partisans aux partis. A quelques mois des élections législatives prévues en mai 2012, ces partis restent «éloignés du réel social», explique-t-il.

Allant plus loin, l’universitaire estime que l’ensemble des partis de l’opposition semblent ne plus avoir la force de se refaire une santé.

Ceci expliquant cela, M. Mahmoudi dit que depuis la tenue de la dernière élection présidentielle, ces partis, évincés par le score record (90,24% des suffrages exprimés) obtenu par Abdelaziz Bouteflika, n’ont pas pu se relever. «Les chiffres sont en leur défaveur. Aucun parmi eux n’a atteint son objectif», a-t-il estimé, avant d’ajouter que les discours des différents leaders de ces formations politiques n’ont pas été convaincants. «Le Parti des travailleurs, dont on pensait qu’il allait finir sur le podium, n’a glané que 4,23% des voix. Les partis de l’opposition s’estompent, en désertant la scène politique pour certains et en étant moins convaincants pour d’autres», a enfin estimé l’expert.

Fouad Irnatene