Benyahia fut l’un des membres de la délégation algérienne aux négociations d’Evian
En fin diplomate, il a su dénouer, en 1979, l’affaire des otages américains détenus en Iran.
Un certain 3 mai 1982, feu Mohamed Seddik Benyahia disparaissait dans l’explosion en vol de l’avion qui le transportait ainsi que treize hauts cadres alors qu’il se rendait en Iran, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, pour une tentative de médiation dans le conflit frontalier qui opposait Téhéran à Baghdad. Benyahia fut l’un des membres de la délégation algérienne aux négociations d’Evian. Son parcours fut marqué d’un dynamisme certain à l’Union générale des étudiants musulmans algérien (Ugema).
Militant au sein du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (Mtld), il rejoint en 1955 l’organisation de la section de l’Ugema à Alger et participe avec la délégation algérienne, à la première conférence afro-asiatique, à Bandoeng (Indonésie) en 1955.
Membre du Conseil national de la Révolution algérienne (Cnra), après la désignation par le Congrès de la Soummam en Août 1956, Mohamed Seddik Benyahia est secrétaire général du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) de 1958 à 1962.
Représentant le Front de libération nationale (FLN) au Caire, il est présent à l’ONU (1957) puis à Accra (Ghana) et Monrovia (Liberia), respectivement, en 1958 et 1959, lors des deux premières conférences des Etats africains.
Collaborateur du président du Gpra, feu Ferhat Abbas en 1958, il fait partie de la délégation algérienne aux négociations de Melun (1960) et Evian (1961, 1962) qui déboucheront sur la signature des Accords d’Evian. Ministre de l’Information et de la Culture de 1966 à 1970, succédant à feu Bachir Boumaaza, il organisa le 1er Festival culturel panafricain (Alger) qui vit la participation de «Mama Africa», feue Myriam Makeba qui interpréta la mémorable chanson Africa et sa célèbre chanson «Ana Houra fi El Djazair».
Il avait également été ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (1970/1977) puis ministre des Finances (1977/1979). Diplomate de talent, Benyahia a occupé plusieurs postes ministériels dont celui, le dernier, de chef de la diplomatie algérienne.
Il réussit alors, particulièrement, à rehausser la place et le rôle de l’Algérie dans le concert des nations notamment avec le règlement des conflits comme ce fut le cas avec la libération des otages américains retenus à Téhéran en 1979.
Il avait échappé à la mort une première fois, dans un accident d’avion, le 30 mai 1981 à Bamako (Mali). Né le 3 janvier 1932 à Jijel, Benyahia fréquente le collège durant quatre ans à Sétif avant de retrouver la capitale pour s’inscrire au lycée Emir-Abdelkader (ex-Bugeaud) et poursuivre ses études de droit en s’engageant comme avocat stagiaire au barreau d’Alger. Mélomane, admirateur de Hadj M’Hamed El-Anka et Mohamed Abdelwahab selon ses proches, Benyahia avait animé les toutes premières revues culturelles spécialisées «Amal» et «Promesses».
Ne tarissant pas d’éloges sur le défunt, son neveu, le Pr Djamel Eddine Nibouche, a résumé ses qualités à l’APS ainsi: «C’était un homme de coeur, d’une grande valeur humaine, un homme de dialogue et de conviction.»