Il soutient la voie constitutionnelle, assure de l’accompagnement de l’Armée pour la transition et de l’indépendance de la justice Gaïd Salah : «Irraisonnable de gérer la période de transition sans les institutions»

Il soutient la voie constitutionnelle, assure de l’accompagnement de l’Armée pour la transition et de l’indépendance de la justice Gaïd Salah : «Irraisonnable de gérer la période de transition sans les institutions»

Houria Moula

Vingt-quatre heures après l’investiture de Abdelkader Bensalah comme chef de l’Etat par intérim, Ahmed Gaïd Salah met fin au suspense sur la position de l’Armée et déclare son attachement au processus constitutionnel de règlement de la crise, excluant de facto l’option d’une présidence collégiale pour une transition conduite hors du cadre fixé par la Loi fondamentale.

Dans ce cadre, le chef d’état-major de l’Armée a appelé les Algériens à faire preuve de sagesse et accepter que la transition se déroule selon les dispositions de la Constitution, les assurant de l’accompagnement de l’institution militaire durant toute cette période.

«Cette phase historique charnière et cruciale requiert, voire impose, à l’ensemble des enfants du peuple algérien dévoué, fidèle et civilisé, de fédérer les efforts de tous les nationalistes en suivant la voie de la sagesse, de la pondération et de la clairvoyance, qui tient compte de l’intérêt suprême de la Nation en premier lieu, de prendre en considération que la conduite de la période de transition nécessite un ensemble de mécanismes, dont la mise en œuvre doit s’effectuer conformément à la Constitution», a-t-il déclaré, hier, dans une allocution prononcée devant les cadres et les personnels de la 2e Région militaire, au troisième jour de sa visite dans l’ouest du pays.

Ahmed Gaïd Salah a, sur ce, rappelé que la Loi fondamentale du pays dispose que «le président du Conseil de la nation que choisit le Parlement, réuni en ses deux Chambres, après le constat de la vacance, assume la charge de chef de l’Etat pour une durée de trois mois, avec des prérogatives limitées, jusqu’à l’élection du nouveau président de la République». Un rappel qui sonne comme un attachement à la voie constitutionnelle, contrairement à ce que revendique le peuple qui rejette l’option Bensalah pour mener la transition.

L’armée accompagnera la transition

Pour rassurer les Algériens, l’homme fort de l’Armée s’engage à ce que cette dernière accompagne le processus. «Je voudrais confirmer, dans ce contexte, que la période de transition destinée à la préparation de l’élection présidentielle se fera avec l’accompagnement de l’Armée nationale populaire, qui veillera au suivi de cette phase», a-t-il dit, mettant en avant «la confiance réciproque entre le peuple et son armée, dans un climat de sérénité et dans le strict respect des règles de transparence et d’intégrité et des lois de la République». Pour ce, le général de corps d’armée demande aux Algériens de faire preuve aussi de «patience, de conscience et de lucidité» afin de réaliser les revendications populaires, et surtout «guider le pays vers la paix et jeter les bases d’un Etat de droit et d’institutions».

Le chef d’état-major de l’ANP, très attendu après l’investiture de Abdelkader Bensalah comme chef de l’Etat par intérim avant-hier, mardi, a, pour étayer encore le choix de l’institution militaire s’en tenir à la solution prévue dans la Constitution, fait part de tentatives de déstabilisation du pays par des parties qui cherchent à créer un vide constitutionnel pour arriver à la déclaration de l’état d’exception. Il déplorera «l’apparition de tentatives de la part de certaines parties étrangères, partant de leurs antécédents historiques avec notre pays, poussant certains individus au-devant de la scène actuelle en les imposant comme représentants du peuple en vue de conduire la phase de transition».

Non à l’état d’exception !

Ces tentatives visent «à déstabiliser le pays et semer la discorde entre les enfants du peuple, à travers des slogans irréalisables visant à mener le pays vers un vide constitutionnel et détruire les institutions de l’Etat, voire provoquer une déclaration de l’état d’exception», a affirmé le vice-ministre de la Défense nationale, sans pour autant identifier ses cibles.