Abdellah Kebaïli, 25 ans, avocat au chômage qui s’est immolé le 14 novembre dernier au sein même de la Direction de l’emploi de la wilaya de Ouargla, a succombé à ses blessures, lundi 21 novembre à 10 heures au Centre des brûlés de l’avenue pasteur (Alger Centre).
L’information a été confirmée par Madani El Madani, membre et militant de la section de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) à Ouargla, joint au téléphone par DNA.
« Abdellah Kebaïli a succombé à ses blessures ce matin au Centres des brûlés d’Alger. N’étant pas transféré à temps, le jeune avocat a rendu l’âme à cause d’une prise en charge tardive. Il a fallu l’insistance de sa famille et des militants de LADDH pour que Abdellah soit transféré pa avion à Alger, après qu’il a eu des complications et fait une hypotension », explique Madani El Madani.
La dépouille du jeune avocat se trouve encore à la morgue du centre des brûlés où il été hospitalisé.
Avocat de formation, le jeune Abdellah a tenté de se donner la mort par immolation dans le bureau du premier responsable de la direction de l’emploi de la wilaya après que toutes les portes se soient fermées devant lui.
Le 14 novembre dernier, le jeune demandeur d’emploi est passé à l’acte fatidique en mettant le feu à ses vêtements après s’être aspergé d’essence.
« Le cas de ce jeune avocat, licence en droit et CAPA en poche, confirme la bureaucratie et les passe-droits de l’administration locale qui pousse les jeunes au suicide », déplore M. Madani.
Abdellah Kebaïli avait participé à de nombreuses actions de protestation organisées par les chômeurs de Ouargla, une ville du sud d’Algérie pourtant immensément riche grâce aux sociétés pétrolières qui activent dans la région.
Un vent de colère a soufflé sur Ouargla à l’annonce de l’immolation du défunt. Des centaines jeunes se sont rassemblés devant le siège de la direction l’emploi pour dénoncer le mépris et l’indifférence des responsables locaux.
Chaque semaine, des tentatives de suicide par immolation sont signalées aux quatre coins d’Algérie. Depuis janvier 2011, au moins cinq personnes sont mortes des suites de leurs brûlures.