Il a énoncé une batterie de mesures envers les entreprises, Sellal déroule son plan anti-crise

Il a énoncé une batterie de mesures envers les entreprises, Sellal déroule son plan anti-crise

Abdelmalek Sellal s’est montré très inquiet quant aux retombées que pourrait avoir la chute des prix du pétrole sur l’Algérie

Il s’agit entre autres de la réduction de la TAP et de l’IBS pour les entreprises privées.

Lors d’une rencontre avec les cadres du secteur de l’énergie tenue hier au siège de la Sonatrach à Alger et en présence du nouveau ministre de l’Energie, des ministres Abdessalem Bouchouareb, Abderahmane Benkhelfa et de Sïdi-Said patron de l’Ugta, le Premier ministre Abdelmalek Sellal s’est montré très inquiet quant aux retombées que pourrait avoir la chute des prix du pétrole sur l’Algérie. «Les perturbations qu’a connues le marché mondial du pétrole commencent à produire des effets concrets en Algérie.

Nous ne nous attendions pas à une chute aussi brutale des prix, une chute de 45%.

L’Algérie a perdu 7.8 milliards de dollars en 2015», a-t-il déclaré. Mais cette situation de détresse, a assuré le Premier ministre, devrait être dépassée. «Nous sommes dans une situation difficile certes, mais nous pouvons la dépasser. L’on doit aller vers une nouvelle phase en matière de développement économique», a-t-il recommandé avant de présenter son plan de sortie de la zone de turbulence dans laquelle se trouve le pays.

En effet, selon Abdelmalek Sellal, il convient d’invertir davantage dans le secteur des hydrocarbures, qui constitue la source principale de financement de l’économie nationale.

«Il est vital pour nous de produire davantage de pétrole pour développer notre économie et d’exploiter toutes nos potentialités, car, jusque-là, nous n’utilisons que 34% de notre domaine minier. Dans certains pays, on compte 104 puits sur 10.000 km2 tandis que chez nous, il en existe à peine 14. Il faut aller de l’avant et la Sonatrach doit investir dans son seul domaine de compétence, à savoir l’exploration, l’exploitation et la commercialisation, afin d’éviter la dispersion», a-t-il recommandé devant un auditoire tout ouïe. Pour sortir de la situation de «panique» induite par la chute des prix du pétrole, Sellal a aussi préconisé une «rationalisation de l’utilisation de l’énergie», en précisant que la déperdition en la matière est estimée à 23% alors que la moyenne mondiale se situe entre 5% et 7%.

Toujours dans le même sens, le Premier ministre a annoncé «le report de certains projets non urgents ainsi que la réduction du budget de fonctionnement de l’Etat de 10.25%». Mais ce qui revêt une dimension plus ou moins «révolutionnaire» dans les mesures sellaliennes, c’est la réduction, tant revendiquée, par l’ensemble des patrons privés, de la TAP et de l’IBS. «Nous allons réduire la TAP et l’IBS dans le cadre de la LFC 2015 qui sera prête en juillet pour libérer les entreprises et leur permettre de participer massivement et activement au projet de redynamisation et de diversification de l’économie, car l’entreprise est la seule vraie source de richesse et le travail est la seule vraie valeur-refuge» a-t-il fait savoir. Abdelmalek Sellal a également annoncé des mesures radicales dans le cadre de la lutte contre le transfert illicite de devises, ainsi que les importations anarchiques.

Par ailleurs, mettant le point sur les entraves bureaucratiques qui asphyxient la sphère marchande, le Premier ministre a promis une grande «débureaucratisation» de l’acte économique. «L’économie administrée fait partie du Moyen âge.

L’administration n’a plus de rôle à jouer dans l’économie», a-t-il déclaré, solennellement, en invitant notamment les patrons des entreprises publiques à faire preuve d’esprit d’initiative et à prendre des risques mais tout en soulignant que «nulle discrimination entre le public et le privé n’est possible ou tolérable». L’ouverture du crédit à la consommation pour les produits nationaux a également constitué un point fort dans le discours de Sellal qui, prenant des air protecteurs, a appelé les Algériens, notamment les entrepreneurs, les experts et les universitaires, à accompagner le gouvernement dans sa démarche et à lui faire confiance. «Ou bien on va vers l’émergence par la confiance, ou bien on va vers la régression par la défiance. Nous avons choisi la confiance et nous pouvons relever les défis qui nous attendent», a-t-il conclu.