Hydrocarbures : Le secteur enregistre ses pires contre-performances

Hydrocarbures : Le secteur enregistre ses pires contre-performances

Selon le bilan de politique générale présenté en février dernier par le gouvernement Ouyahia, le domaine des hydrocarbures a enregistré, en 2018, une croissance négative de -8,2%. 

La note de conjoncture de la Banque d’Algérie a fait état d’un recul net des quantités d’hydrocarbures exportées durant 2018 ; un mouvement baissier qui dure depuis maintenant une dizaine d’années. “La baisse des quantités d’hydrocarbures exportées, exprimées en tonnes équivalent pétrole (TEP), entamée au premier semestre de 2017, s’est poursuivie au cours des deux semestres suivants, passant de 54,96 millions de TEP au premier semestre de 2017 à 53,27 millions de TEP au second semestre de la même année et à 52,15 millions de TEP au premier semestre de 2018.

Au second semestre de 2018, la baisse s’est accélérée pour atteindre 47,7 millions de TEP, soit une diminution de 8,5% par rapport au premier semestre de 2018”, lit-on dans la dernière note de conjoncture de la Banque centrale, publiée la semaine dernière. Cette institution souligne que, pour l’ensemble de l’année 2018, les exportations d’hydrocarbures ont reculé à 99,9 millions de TEP, en baisse de 7,7% par rapport à l’année 2017. Carton rouge au dernier staff dirigeant de Sonatrach. Abdelmoumen Ould Kaddour, ex-patron de BRC et désormais ancien P-DG de Sonatrach, a été désigné à la tête de Sonatrach en remplacement d’Amine Mazouzi, en partie aux fins d’améliorer les scores en matière de production et d’exportation des hydrocarbures. À la tête du groupe Sonatrach depuis mars 2017, Abdelmoumen Ould Kaddour n’a pas su inverser la tendance. Bien au contraire, le mouvement baissier s’est poursuivi et s’est aggravé à l’issue des deux précédents exercices.

En témoignent les indicateurs de la Banque d’Algérie et les données de l’Office national des statistiques, repris par les précédents gouvernements dans leurs bilans de politique générale. Pour toute l’année 2017, les exportations d’hydrocarbures ont baissé de 2,88% pour s’établir à 108,48 millions de TEP contre 111,69 millions de TEP en 2016. L’année 2018 a été marquée par une baisse de 7,7% au compteur des exportations d’hydrocarbures. Elles ont reculé à 99,9 millions de TEP. En 2018, le secteur des hydrocarbures a connu une de ses pires contre-performances de ces deux dernières décennies avec, au compteur, une croissance négative de -8,2%, lit-on dans le bilan de politique générale présenté en février dernier par le gouvernement Ouyahia. L’année 2017 a été marquée aussi par une importante baisse de l’activité du secteur des hydrocarbures.

En 2018, la production primaire des hydrocarbures a baissé de 2,1% (192,3 millions de TEP) par rapport à 2017 où elle s’était établie à 196,5 millions de TEP. Cette baisse a touché l’ensemble des produits ; la production primaire de pétrole brut est estimée à 48,5 millions de tonnes en 2018 contre 49,3 millions de tonnes en 2017 ; la production primaire de condensat a chuté à 8,9 millions de tonnes, contre 9 millions de tonnes en 2017 ; la production de GPL a régressé de 8 millions de tonnes en 2017 à 7,9 millions de tonnes en 2018, tandis que la production primaire de gaz naturel s’est établie à 132 milliards de m3 standard (Sm3) en 2018 contre 135 milliards de Sm3 en 2017.

C’est une tendance de fond qui persiste depuis 2007, aggravée par l’instabilité qui a touché Sonatrach et les scandales qui ont terni l’image du groupe depuis 2007. La gestion politique de la compagnie publique des hydrocarbures n’a fait qu’amplifier un mouvement déjà enclenché. Les performances de Sonatrach ont commencé à décrocher brutalement depuis 2007, du temps où Chakib Khelil était encore ministre de l’Énergie et des Mines. 

Ali Titouche