Un grand buteur et votre problème sera réglé» > «Le Ahly du Caire aurait choisi José, tant pis pour moi» > «Attention, l’Ouganda est une équipe redoutable»
– Depuis que vous avez quitté l’Angola, votre nom circule çà et là dans différentes équipes du continent noir, mais il n’y a eu rien de concret…
– Oui, effectivement, depuis ma dernière expérience vécue en Angola, j’ai pris un peu de recul, mais j’étais ouvert à toutes les discussions avec tout le monde. Jusqu’à présent, je n’ai rien conclu.
– Ces derniers jours, votre nom circule du côté de Sétif où vous êtes annoncé comme le prochain entraîneur de l’ESS, pouvez-vous nous en parler ?
– Oui, le président Serar m’a contacté, il m’a proposé de prendre en main l’ESS. Pour moi, c’est un honneur que ce club pense à moi, il a été souvent champion ces dernières saisons. Cet intérêt ne peut que me flatter.
– Qu’avez-vous répondu à Serar ?
– J’ai posé mes conditions, lui de son côté, il m’a fait une offre concrète. J’ai alors demandé un temps de réflexion.
– Et la décision sera pour quand ?
– J’ai promis à Serar de lui transmettre ma réponse dans les plus brefs délais. Je dois aussi respecter le club, je pense que d’ici demain, je vais l’appeler pour lui faire part de ma décision (NDLR, entretien réalisé hier après-midi). Je sais que le boss de l’ESS est un peu pressé, son équipe est sans entraîneur, c’est pour cette raison que je ne vais pas tarder à prendre une décision.
– On a entendu dire que vous hésitez à cause de la proposition financière de l’ESS qui serait en deçà de vos exigences, qu’en est-il au juste ?
– Non, pas du tout, là où j’ai bossé, j’ai toujours fait des concessions sur ce plan, ce qui m’intéresse, ce sont les challenges. C’est vrai que l’argent, c’est important, mais je préfère faire une fixation sur d’autres facteurs plus importants pour la réussite d’un projet dans une équipe. Ceci dit, parfois il ne faut pas non plus faire le malin et rater une opportunité. Une chose est sûre, si je décide de décliner cette offre de l’ESS, ça ne sera sans doute pas à cause de l’argent.
– Peut-on comprendre par là que vous allez refuser cette offre ?
– Non, je n’ai pas dit ça, mais dans la vie, il n’y a pas que l’argent, il faut toujours peser le pour et le contre avant de faire un choix.
– Vous avez parlé d’autres facteurs que l’argent, lesquels ?
– Il y a les challenges par exemple. Je suis un homme qui aime travailler à long terme. Ma préférence va aux sélections. En parlant d’argent tout à l’heure, je vous informe qu’avec la Zambie, au début, je ne touchais que des miettes, mais n’empêche que j’ai accepté ce challenge, car je l’ai trouvé intéressant. J’ai tracé mon programme quand même et j’ai fait un bon boulot.
– Donc, vous trouvez que l’ESS ne présente pas de challenges intéressants ?
– En pesant le pour et le contre, je me rends compte que le challenge n’est pas si intéressant que ça. En Afrique par exemple, le challenge est excitant quand on joue régulièrement la Ligue des Champions pour la gagner, pour aller loin, mais il arrive que seuls les grands clubs à grands budgets y arrivent, et l’ESS n’en fait pas partie.
– La JSK est pourtant parvenue à aller en demi-finale et s’est faite éliminée difficilement cette année par Mazembe…
– Oui, mais c’est la JSK. L’ESS n’est pas comme la JSK, la Ligue des champions, c’est une question d’expérience et les Kabyles sont connus à l’échelle africaine. Vous n’avez qu’à voir leur palmarès pour comprendre. J’ai suivi cette année le parcours de ce club avec Geiger et je trouve qu’ils étaient forts et ont fait un parcours qui honore leur club.
– Le TP Mazembe n’a pas été meilleur que la JSK lors des deux demi-finales…
– Mais ce club s’est qualifié quand même, c’est le plus important, à l’image de la Zambie face à l’Algérie, on a mieux joué, mais c’est vous qui avez remporté les six points. Les Congolais ont confirmé leur bonne santé et leur haut niveau en Coupe du monde des clubs, et ça veut tout dire.
Personnellement, j’apprécie le travail qui se fait dans ce club où plusieurs de mes anciens joueurs jouent (NDLR, des Zambiens).
– Donc, vous connaissez Geiger ?
– Oui, moi je connais tout le monde du football, j’ai vu qu’il a pris l’an passé la JSK alors qu’elle n’était pas bien en championnat et qu’il a fini 3e. Je crois que c’est grâce à lui que le club a atteint la demi-finale de la Ligue des champions cette année.
– Le hasard des choses a fait qu’il soit votre concurrent direct après son départ de la JSK à El-Masry de Port-Saïd…
– Je sais que c’est lui qui est leur entraîneur, moi, j’ai eu une discussion avec le président de ce club et j’ai demandé du temps, mais lui n’a pas voulu attendre, alors il a opté pour Geiger, il est libre.
– Mais d’après ce qu’on a lu dans la presse égyptienne, il aurait mal apprécié que vous attendiez la réponse du Ahly du Caire aux dépens de son équipe, non ?
– Bon, je vais être franc avec vous, je ne vous cache pas que le profil du Ahly m’intéressait à plus d’un titre, donc, c’était logique d’attendre une réponse d’un aussi grand club. Le Ahly, ça fait réfléchir, et c’est effectivement ce qu’il n’aurait pas apprécié.
– Et avec le Ahly, vous en êtes où ?
– J’ai eu une discussion avec les dirigeants de ce club, mais il paraît qu’ils vont récupérer leur ancien coach qui vient de démissionner en Arabie Saoudite.
– Vous parlez de Manuel José…
Exactement, ce n’est pas officiel, mais il paraît qu’ils ont opté pour lui. Vous savez, il a gagné quatre coupes d’Afrique à la tête de ce club, donc ils n’ont que de bons souvenirs avec lui…
– Pour revenir à l’ESS, le président Serar vous annonce quasi acquis pour son club. Le manager général, quant à lui, pense qu’à 85% vous serez le prochain entraîneur de l’Aigle noir…
– Ah bon ! Pourtant, je n’ai donné aucune assurance à Serar. Le fait qu’il m’ait contacté est déjà un beau geste de sa part.
– Et vous préférez toujours prendre une sélection, c’est ça ?
– Oui, exactement, mais qui sait, peut-être que je vais m’engager avec un club cette fois, car ce n’est pas évident en cette période de l’année de trouver une sélection, il y a des entraîneurs en place.
– Votre expérience avec l’Angola n’était pas réussie, du moins pas comme celle avec la Zambie, pourquoi ?
– Non, il y a quand même des choses qui ont marché. J’ai qualifié cette équipe au CHAN et je pense que c’est un exploit. On a joué des équipes redoutables comme l’Ouganda qui nous a battus, mais malgré ça, j’ai qualifié l’équipe. J’ai tracé un programme pour travailler à long terme pour former des joueurs en faisant venir des spécialistes, mais ils n’avaient pas assez d’argent pour assurer tout ça. J’ai dû alors écourter mon passage dans ce pays.
– Parlons un peu de l’EN algérienne. Comment expliquez-vous la chute libre de cette sélection après le Mondial ?
– Vous savez après un bon parcours, on digère souvent mal les exploits. Pour moi, et malgré l’élimination, je pense que vous avez réussi votre Mondial. Maintenant, il faut accepter cette situation. Saâdane a fait un bon boulot et il n’est plus là, l’actuel coach, je ne le connais pas, donc je ne peux m’exprimer à son sujet.
– On a parlé de vous en sélection à un certain moment, la FAF vous a-t-elle contacté ?
– Non, jamais.
– Peut-être qu’une aventure à l’ESS vous ouvrirait les portes de la sélection…
– Bertrand Marchand l’a fait avec l’Etoile du Sahel en Tunisie qui lui a ouvert les portes de la sélection, alors pourquoi pas. Une chose est sûre, travailler avec l’équipe algérienne m’intéresse beaucoup.
– A votre avis, qu’est-ce qui manque aux Verts pour retrouver leur verve ?
– Sans hésitation, un grand buteur.
– Donc, selon vous, Djebbour ne l’est pas…
– Il faudra chercher ailleurs. Par exemple, j’entends parler d’un joueur, c’est Djabou.
– Lui, c’est un meneur de jeu qui joue à la Messi et qui dribble tous ceux qu’il trouve sur son passage…
– Sauf que Messi fait tout ça et marque aussi.
– Savez-vous que c’est un joueur de l’ESS ?
– Oui, je connais pas mal de joueurs de l’ESS. Parmi eux, Lazhar et le latéral droit de la sélection (NDLR, Hadj Aïssa et Raho) et d’autres éléments qui étaient avec les Verts lors des éliminatoires du Mondial.
– Vous qui connaissez l’Ouganda, cette équipe est dans le même groupe que l’EN A’ lors du prochain CHAN, pouvez-vous nous renseigner un peu sur cette sélection ?
– C’est une très belle équipe. J’ai eu la chance de la jouer lors de la Coupe de la CECAFA à deux reprises, et c’est eux qui avaient remporté ces deux matches. C’est une équipe qui reste invaincue chez elle. Elle possède un entraîneur écossais qui a fait un bon travail. Le point fort de cette équipe réside dans leur avant-centre qui est fort de la tête, alors il faut faire très attention.
– Avant de conclure, est-ce qu’on peut connaître la réponse que vous allez donner à Serar ?
– Par respect à ce dernier, je ne peux pas vous la donner, je me chargerai de la lui transmettre moi-même.
– Au cas où vous viendriez, allez-vous travailler avec votre staff ?
– Ça c’est clair, là où je suis passé, j’ai toujours eu ce même staff, j’aime travailler avec lui.