Ce produit de première nécessité se fait désirer, et les explications avancées par le ministre du Commerce, lors de sa récente visite dans la wilaya de Guelma, n’ont pas été convaincantes.
Depuis une dizaine de jours, la population guelmie est confrontée à une grave perturbation dans la distribution du lait en sachets, et ce calvaire perdure en dépit des assurances des responsables du secteur du commerce, qui estiment que cette situation est conjoncturelle et que tout rentrera dans l’ordre incessamment.
En dépit de ces promesses, les pères et mères de famille sont contraints de se soumettre à un parcours du combattant pour acquérir ce produit stratégique qui est privilégié par les couches modestes de la société.
À titre illustratif, nous avons assisté à maintes reprises à des scènes désolantes qui interpellent les pouvoirs publics, car il est inadmissible que le camion frigorifique qui s’arrête devant un magasin d’alimentation générale soit assailli par une foule impatiente de s’approprier un ou plusieurs sachets ! Le commerçant est débordé par cette furia qui n’attend pas le déchargement des cagettes et préfère se servir derechef de peur de rater le coche ! À la cité Gahdour, un camion de la laiterie Edough de Annaba a été assiégé, lundi matin, par des dizaines de clients des deux sexes, qui se bousculent pour arracher ces sacrés sachets de lait. Une ménagère s’écrie : “Nous sommes obligés de faire le pied de grue devant ces magasins et attendre les camions de livraison ! C’est une honte ! Nous perdons notre temps à guetter les camions en provenance de Annaba, Azzaba et El-Fedjoudj et souvent nous rentrons bredouilles !”
Ces pénibles scènes tendent à se banaliser dans la wilaya de Guelma, et les habitants de tous les quartiers du chef-lieu se plaignent de la rareté du sachet de lait.
Un sexagénaire rencontré à la cité Emir-Abdelkader est révolté : “Habituellement, j’achetais deux sachets de lait chaque jour pour la maisonnée à n’importe quelle heure de la journée. À présent, je consacre mon temps à arpenter les rues de la ville pour dénicher ce satané sachet ! Après plus de cinquante années d’indépendance, nous vivons des scènes cocasses et pénibles ! Que font nos responsables pour réguler ces dysfonctionnements ?” Le sachet de lait cédé à raison de 25 DA se fait rare à Guelma, au grand dam des familles qui se considèrent livrées à elles-mêmes, voire abandonnées par les pouvoirs publics.
Cet aliment complet prisé par les familles démunies se fait désirer, et les explications avancées par le ministre du Commerce, lors de sa récente visite dans la wilaya de Guelma, n’ont pas été convaincantes.
La population ne subit pas une perturbation dans la distribution du lait, elle subit une sacrée crise qui pénalise son cadre de vie, car des citoyens sont parfois contraints de s’approvisionner en packs d’un litre cédés à raison de 95 DA l’unité ! Des citoyens saisissent cette opportunité pour crier leur ras-le-bol et interpeller les pouvoirs publics afin de mettre le holà à ces dérives avilissantes !
H. B