Ghediri candidat, Makri y est presque ! : La présidentielle emballe la scène politique !

Ghediri candidat, Makri y est presque ! : La présidentielle emballe la scène politique !

Écrit par NAZIM BRAHIMI

Déclic. Sitôt le corps électoral convoqué par le chef de l’Etat pour l’élection présidentielle prévue le 18 avril prochain que la scène politique s’emballe en perspective de cette échéance. C’est le déclic après une période de supputations qui a vu naître divers scénarios. Place désormais aux candidats à la candidature qui, visiblement, n’ont pas mis beaucoup de temps pour se manifester et à exprimer leurs intentions de briguer la magistrature suprême.

Plus tôt que les leaders politiques qui patientent avant de se lancer, c’est le général-major Ali Ghediri qui annonce la couleur en se déclarant, depuis hier, candidat à la candidature à l’élection présidentielle 2019.

Général-major à la retraite Ali Ghediri est ainsi le premier à se déclarer candidat à la candidature au lendemain de la convocation du corps électoral. Après avoir occupé de nombreuses fonctions dans l’armée, Ghediri a été promu général en 2000 avant de prendre sa retraite en 2015.

S’exprimant publiquement dans les médias notamment sur le rôle de l’institution militaire dans le jeu politique à l’approche de l’élection présidentielle, M. Ghediri a eu droit à des rappels à l’ordre de la part d’Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP et vice-ministre de la Défense nationale.

« J’ai décidé de relever le défi en me portant candidat à l’élection présidentielle d’avril 2019 », écrit-il dans sa déclaration de candidature rendue publique hier, dans laquelle il a noté que « ce défi majeur ne peut se réaliser sans l’adhésion et l’implication du peuple ».

Ce défi consiste, selon lui, « en une remise en cause, sans tabou, de l’ordre établi, tant les conditions actuelles sont des plus complexes et des plus périlleuses pour la nation », ajoutant qu’il « s’inscrit, pour sa réalisation, dans le cadre d’un projet novateur, qui s’articule autour d’un objectif : la rupture sans reniement ».

Dans sa déclaration, M. Ghediri insiste à expliquer ce qu’il entend dire par « rupture », base conceptuelle de son plan. « La rupture est certainement un mot fort, qui fait peur aussi bien à la minorité qui, s’accommodant de ce système – ou de ce qui en reste –, œuvre pour la perpétuer. L’écrasante majorité qui, tout en appelant le changement de tous ses vœux, en redoute les retombées », a-t-il souligné.

Pour Ali Ghediri, « la rupture s’impose à nous, si nous voulons aller de l’avant », estimant que « la question se pose en termes existentiels pour la nation, pour renouveler le serment avec ceux de novembre et sauver l’Algérie pour laquelle tant de sacrifices ont été consentis ». Et si le général-major Ali Ghediri n’a pas hésité à se porter candidat à la candidature au lendemain de la convocation du corps électoral, ce n’est pas la posture des formations politiques qui tergiversent.

Le MSP fait néanmoins exception dans le sens où le parti semble partant pour le scrutin présidentiel. Son chef, Abderrazak Makri, s’est mis dans l’arène avant même de passer par les formalités organiques. Il ne compte pas ainsi perdre du temps même si le parti n’a pas encore tranché la question de sa participation ou non au scrutin présidentiel. Le parti appelle en effet ses militants et ses structures à la mobilisation en vue de présenter un candidat du MSP à cette joute électorale. Signe de l’intérêt qu’il porte pour le scrutin présidentiel, le MSP a tenu vendredi une réunion de son bureau exécutif qui n’a pas hésité à appeler les militants à entamer la collecte des signatures pour une éventuelle candidature à la présidentielle du 18 avril.

Un communiqué sanctionnant les travaux de cette réunion invite «les militants et les structures du parti » à «se mobiliser, pour collecter les signatures et entamer les préparatifs pour les présidentielles avec son candidat, pour ne pas perdre de temps». Mais au sein du MSP, des zones d’ombre persistent à l’heure actuelle notamment si l’on tient compte de l’intention affichée depuis hier par Aboudjera Soltani de se lancer dans la compétition. L’ancien ministre du Travail ne dit pas cependant s’il compte se présenter au nom du MSP ou non. Cette inconnue sera certainement tirée au clair à l’occasion de la prochaine réunion du conseil consultative du MSP prévue les 25 et 26 janvier en cours. Le parti doit se prononcer à l’issue de la réunion sur sa participation à l’élection présidentielle.

D’autres formations politiques préfèrent attendre avant de se prononcer sur le rôle qu’elles comptent jouer à l’occasion de la présidentielle. C’est le cas vraisemblablement du Parti de l’avant-garde des libertés de l’ancien chef du gouvernement, Ali Benflis dont les militants, si actifs notamment sur les réseaux sociaux, ne cachent pas leurs intérêts pour cette consultation. Le parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune semble, lui, préférer prendre son temps avant de trancher sur sa participation à cette élection. En tout état de cause, les prochaines semaines nous renseigneront davantage sur les intentions des uns et des autres.