Torturée, violée, réduite à l’esclavage en banlieue parisienne, Sabrina, 32 ans, a raconté hier, mercredi, l’«enfer» qu’elle a vécu entre 2003 et 2006, au deuxième jour du procès en appel de deux de ses tortionnaires présumés et de ses parents. «Au départ, je pensais que Florence Carrasco était une amie, une sœur. Puis elle m’a frappée et arraché les cheveux», raconte Sabrina, en larmes, quand elle détaille à la cour d’assises les violences dont elle a été victime dans un camp de caravanes misérable. Florence Carrasco est rejugée et son compagnon, Franck Franoux, qui n’a pas fait appel, y faisait régner, selon sa victime, «la terreur». «J’étais l’esclave de Madame Carrasco. Je ne mangeais presque jamais, ses enfants ont commencé à me frapper, comme si j’étais un chien», poursuit-elle. Elle décrit comment ses oreilles ont été brûlées au fer à repasser, explique qu’elle a dû manger des excréments de chiens, raconte les menaces de mort, par égorgement, noyade… «Mes parents étaient au courant, ils n’ont rien fait», lâche-t-elle. Les parents de Sabrina sont, eux, accusés notamment d’avoir vendu leur fille contre une réduction sur une voiture sans permis, ce que le père nie. Son calvaire s’est terminé en mars 2006, quand elle a été abandonnée dans un hôpital «comme un sac de patates», dans un état «lamentable». «Terrorisée», elle avait perdu pratiquement toutes ses dents et pesait 34 kg.
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