Quelles sont vos nouvelles après la blessure dont vous avez été victime au genou ?
Je garde le moral. J’attends d’être opéré des ligaments du genou. Je ne sais pas quand cela sera fait exactement, mais on m’a dit que c’est pour la semaine prochaine.
N’y a-t-il pas un risque que vous restiez plusieurs jours avant d’être opéré ?
Non, on m’a dit qu’il n’y a aucun risque.
Est-ce le même genou dont vous aviez souffert auparavant ?
Non. C’est le genou de mon autre pied.
Racontez-nous comment vous avez contracté votre blessure…
C’était durant l’entraînement. Il y a eu un attaquant qui a reçu le ballon. Il allait frapper et je suis parti le contrer. Il y a eu un contact et nous sommes tombés tous les deux, lui sur moi. Mon genou est resté bloqué.
Sur le coup, avez-vous senti que c’est grave ?
Oui, car comme j’avais eu la même blessure auparavant, j’avais compris que c’était la même chose. J’ai senti le même craquement et ressenti les mêmes douleurs.
Sur le coup, à quoi avez-vous pensé en premier ?
J’ai pensé aux moments de galère que j’allais endurer à cause de la blessure. Je me suis souvenu de ma blessure au genou gauche et de tout ce que j’avais dû subir avant de me rétablir et je savais que j’en aurais pour plusieurs moi. J’ai aussi pensé à pas mal de choses d’autres.
Cette blessure tombe-t-elle au mauvais moment pour vous et même pour votre club, Brest, qui a pratiquement perdu toute sa défense après les blessures d’El Kantari et de Daf ?
C’est vrai que ça tombe mal. C’est compliqué, mais c’est ça le football. Il ne faudra pas se poser trop de questions ou gamberger dans sa tête.
Comment Brest va-t-il aborder le premier match de Ligue 1 contre Evian avec une défense décimée ?
Nous avons quand même de bons jeunes en défense qui peuvent faire l’affaire. Ils ont de la qualité, quoique manquant d’expérience. Après, je ne sais pas ce qui va se passer. Ce qui est bien, c’est que nous débutons contre un nouveau promu, Evian, et non pas face à une grande équipe. Le calendrier nous est d’ailleurs favorable lors des premières journées.
Et la sélection nationale dans tout cela ?
J’y ai pensé aussi, mais que voulez-vous ? C’est le destin. On ne peut rien y faire.
Puisque le regroupement de Marcoussis sera une simple prise de contact entre le nouveau sélectionneur et les joueurs, pourrez-vous y être présent ?
Non, je ne pense pas que j’y serai car je vais être opéré incessamment et il ne s’agira pas d’une intervention lourde. Donc, ce sera difficile pour moi d’être présent au stage.
Indépendamment de votre blessure, qu’avez-vous ressenti en étant convoqué ?
Cela m’a fait plaisir. C’était une manière pour moi d’avoir la chance de faire mes preuves. Malheureusement, il y a cette blessure qui contrarie mes ambitions. Il va me falloir attendre avant de pouvoir jouer en sélection.
Y a-t-il des joueurs de la sélection nationale qui vous ont appelé pour vous soutenir ?
J’ai eu au téléphone Madjid Bougherra qui m’a remonté le moral. C’est très gentil de sa part. Il m’a souhaité de pouvoir au moins être présent au stage, mais je ne peux pas y aller car je dois me faire opérer.
Avez-vous reçu un appel d’un responsable de la FAF ?
Non, je n’ai pas eu de nouvelles. Personne ne m’a appelé.
Où se fera votre rééducation ? Est-ce en France ou bien au centre médical Aspetar avec lequel la FAF est liée par une convention ?
J’ai entendu parler de ce centre mais je ne sais pas encore. Il faudra d’abord que je fasse l’opération, mais je pense rester en France. Mon kiné à Brest m’a suivi après ma première blessure au genou et il avait fait du très bon travail. Je ne me fais donc pas de soucis pour ma rééducation.
Un mot sur le tirage au sort pour les éliminatoires du Mondial-2014 ?
L’Algérie a pas mal de chances de terminer en tête de sa poule. C’est vrai qu’il y a le Mali qui est un adversaire compliqué, mais ce n’est pas l’équipe d’antan, en dépit des bons joueurs qu’elle comporte. Il ne faut pas sous-estimer le Bénin ou le qualifié d’entre le Rwanda et l’Erythrée, mais nous avons nos chances.
Et pour la CAN-2012, croyez-vous encore en nos chances ?
Les chances sont minimes, mais il faudra s’accrocher à ce petit espoir. Nous n’avons pas notre destin entre nos mains parce que même si nous gagnons nos deux derniers matches, ce ne serait pas suffisant pour la qualification. Mathématiquement, c’est encore possible et il faut tenter le coup.
Quelle image gardez-vous de Benchikha ?
C’est quelqu’un de franc et de bien. Dans son discours, ça se voyait qu’il aime beaucoup l’Algérie. C’était une fierté pour lui de diriger la sélection et j’aimais ça. Il disait les choses clairement, en te regardant dans les yeux, sans passer par 36 chemins. Après le match de Marrakech, je l’ai appelé au téléphone une fois et nous avons parlé un peu. Après, il m’avait envoyé un message pour me féliciter pour mon nouveau contrat. C’est dommage qu’il soit parti ! On connaît le football : quand il n’y a pas de résultats, c’est l’entraîneur qui paye en général. En tout cas, je garde un bon souvenir de lui.
La défaite de Marrakech était-elle due, selon vous, à une défaillance tactique ?
Je pense que la cause est que nous avons pris le deuxième but trop vite. Ce n’était pas grave d’être mené au score, surtout sur une balle arrêtée face à une bonne équipe qui jouait devant son public, mais le deuxième but est arrivé vite. Il y a eu des joueurs qui sont passés à côté. En seconde mi-temps, c’était compliqué.
Il y a des cadres de la sélection algérienne qui sont partis dans des pays du Golfe. Pensez-vous qu’ils pourront rester compétitifs ?
Je ne sais pas… Je pense qu’ils pourront le rester. Durant le stage en Espagne, j’ai vu Belhadj être au top aux entraînements. Donc, on peut être bon là-bas. Maintenant, je ne sais pas comment les choses peuvent se passer. Certes, le championnat dans ces pays n’est pas très bon, mais il faut respecter le choix de ces joueurs. Moi, je n’ai rien à dire là-dessus.
Un mot sur Vahid Halilhodzic, le nouveau sélectionneur ?
Je sais que c’est quelqu’un de droit, de franc, il un CV pas mal. Là où il est passé il a fait du bon travail. Je crois que sa nomination est une bonne chose.
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Dupont (Entraineur de Brest) «La blessure de Ferradj a été aussi un vrai coup dur pour le club»
L’entraineur en chef du Stade Brestois, Alex Dupont, qu’on a joint hier au téléphone, est revenu avec nous sur cette méchante blessure de Brahim Ferradj, qu’il juge malheureuse, non seulement pour le joueur, mais aussi pour le club. Le technicien français précise qu’il comptait énormément sur l’Algérien pour cette nouvelle saison, compte tenu surtout de son nouveau rang d’international, mais voilà que ce coup dur vient chambouler encore plus ses calculs à quelques jours du coup d’envoi du championnat, lui qui aura affaire à plusieurs défections d’autres défenseurs titulaires.
En fin de semaine dernière, l’international algérien Brahim Ferradj s’est grièvement blessé au genou, ce qui l’a contraint à déclarer forfait pour les six prochains mois de compétition. Un vrai coup dur ?
C’est un coup dur pour lui avant tout. J’étais vraiment peiné pour lui, et tout le monde au club a regretté cette méchante blessure. Brahim a réalisé une très bonne saison, l’année dernière, il était en pleine ascension, mais voilà que cette blessure vient lui mettre un vrai coup d’arrêt. C’est très difficile pour lui, mais c’est comme ça, la loi du football est ainsi faite, malheureusement.
Le pire c’est qu’il s’est blessé à l’entrainement sur un tacle d’un coéquipier…
Oui, en effet. Son genou a lâché sur un tacle d’un de ses coéquipiers, mais je vous assure que l’intervention n’était guère dangereuse, ni même méchante. Il y a eu contact, et malheureusement, Brahim a eu une mauvaise chute.
Cette blessure fausse aussi vos calculs à quelques jours seulement du coup d’envoi du championnat de L1, non ?
Bien évidemment. Personnellement, je comptais beaucoup sur Brahim pour cette nouvelle saison. Il s’était imposé au sein de la défense et il était parti cette année encore pour être de nouveau titulaire. Malheureusement ça ne va pas être le cas.
Vous serez appelé à remanier encore une fois votre défense…
Je vous fais savoir que Ferradj est notre quatrième défenseur titulaire qui se blesse grièvement en l’espace de quelques semaines seulement. En fin de saison dernière, il y a eu les graves blessures de Ahmed Kantari et Omar Daf, et avant la blessure de Brahim, Moïse Brou Apanga, un autre défenseur, s’était blessé au cartilage d’un genou, qui nécessite trois mois de repos au minimum. Tout ça pour vous dire que notre début de saison risque d’être très compliqué, puisque toute notre charnière défensive est à revoir. C’est vraiment incroyable qu’on déplore autant de blessures et qui touchent nos meilleurs défenseurs, tous des Africains de surcroit.
Cette blessure au genou est la troisième la plus grave de la carrière de Ferradj. Comment a-t-il vécu cela moralement ?
Sur le moment, il a accusé le coup. Se voir éloigné des terrains durant six mois, ce n’est pas du tout facile. C’est vraiment dommage ! Cela dit, il garde un moral d’enfer et je sais que ce n’est pas cette blessure qui va remettre en cause la suite de sa carrière. Le chirurgien l’a examiné dernièrement et, si tout se passe bien, il va être opéré dès la semaine prochaine.
Pensez-vous qu’il reviendra encore plus fort d’ici six mois ?
Brahim a le talent. C’est un bosseur et quelqu’un de très professionnel. Je ne me fais pas de soucis, il reviendra en janvier encore plus fort.
La défection de Ferradj a poussé le club à recruter l’ancien international français, Jonathan Zebina…
Même si Zebina a longtemps évolué au poste d’arrière, avec nous en revanche, il jouera dans l’axe. Actuellement, on cherche un arrière gauche pour remplacer Brahim et entamer du mieux qu’on pourra notre saison.