De l’avis de maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), l’état d’urgence qui a été instauré pour des raisons sécuritaires devra être abrogé par le président de la République.
«Rien ne changera dans le quotidien des citoyens. Mais sur le plan juridique, certaines attributions données aux services de sécurité leurs seront retirées», a tenu à nous expliquer hier maître Ksentini au sujet de l’impact de la décision de la levée de l’état d’urgence sur les citoyens algériens.
Interrogé sur l’éventuelle levée des barrages de sécurité installés, notamment à Alger et dans les grandes villes du pays, il a indiqué que «ces barrages qui parfois exacerbent les citoyens ne sont pas concernés par la levée de l’état d’urgence». A propos de l’autorisation d’organiser des marches et autres réunions, le président de la commission a précisé que «les marches et autres expressions populaires seront autorisées.
Exceptionnellement, Alger ne sera pas concernée par la mesure sur les marches». Cette décision d’interdiction de marches dans la capitale obéit à des conditions de sécurité spéciales, selon notre interlocuteur. Sur cette question, il a ajouté que «cette interdiction écarte le risque de récupération pouvant venir de groupes terroristes qui pourront profiter des marches pour perpétrer des attentats ou pour certains groupes de s’adonner à des provocations». «Il faut apprécier les choses à leur juste valeur», a tenu à souligner
M. Ksentini, estimant que «la levée de l’état d’urgence sera effective dans environ six mois. Les choses devront se décanter et reprendront leur cours normal». Le Conseil des ministres a annoncé mardi la levée prochaine de l’état d’urgence instauré en février 1992.
«Ce projet d’ordonnance entrera en vigueur dès sa publication imminente au Journal officiel», note un communiqué publié à l’issue d’un Conseil des ministres présidé par Abdelaziz Bouteflika.
Le communiqué ne donne pas de date. Il ne détaille pas non plus le contenu du décret.
D. Mentouri