ETUSA:Gain de cause pour les protestataires

ETUSA:Gain de cause pour les protestataires

Fin de la grève des travailleurs de l’Etusa. L’accord conclu entre l’employeur et les représentants des travailleurs a eu lieu hier en début d’après-midi, après deux journées de négociations.

Des négociations ont eu lieu sous une forte mobilisation des travailleurs qui, pour la troisième journée consécutive, ont occupé le siège de la Centrale syndicale. «On lancera un appel à tous les travailleurs pour qu’ils rejoignent leur poste de travail», a indiqué Mohamed Kherroubi, porte-parole des contestataires, et d’ajouter sur un ton menaçant, «s’il y a des représailles contre les grévistes, on va paralyser la capitale».

La fin de la grève a été décidée après que les animateurs du mouvement de protestation aient pris connaissance du procès-verbal (P-V) signé entre des représentants de la Centrale syndicale et la Direction générale de l’Etusa. L’accord en question stipule «la prise en charge d’un bon nombre des revendications des travailleurs ». Il s’agit notamment d’une «augmentation de 2 225 DA du salaire de base avec effet rétroactif à partir de mai 2012, du respect de l’engagement pris par la direction d’appliquer la convention collective, notamment les articles concernant la prime de panier et la prime de non accident, ainsi que la réintégration des travailleurs licenciés dès la réception de leurs recours». Un P-V dont les points essentiels ont été lus par un responsable de la Fédération des transports de l’UGTA, Kamel Falkou, devant les manifestants. Cette radicalisation du mouvement des travailleurs de l’Etusa, faut-il le rappeler, dont l’action est «largement soutenue par les syndicalistes de base», s’est poursuivie durant trois jours. Deux réunions devaient avoir lieu entre le premier responsable de la Fédération des transports UGTA, le directeur général de l’Etusa et un émissaire du ministère des Transports.

Selon une source sûre, cette réunion a été initiée par le ministre des Transports dans la «perspective de désamorcer la crise» et d’«éviter qu’elle se propage aux autres entreprises du secteur des transports». De même source, on indique que M. Amar Tou a usé de tous les moyens pour rentrer en contact avec les responsables de la Centrale syndicale, dont le secrétaire général, pour contribuer «au règlement de la crise».

Le «forcing» initié par le ministre des Transports pour désamorcer la crise fait suite aux informations recueillies en ce deuxième jour de grève et selon lesquelles le mouvement de grève a paralysé l’ensemble des activités de l’Etusa dont le tramway.

La même source ajoute que des travailleurs ont, par ailleurs, décidé de prendre leurs distances avec leur syndicat d’entreprise en initiant une pétition demandant le retrait de confiance à son secrétaire général. Cette décision fait suite, ajoute-t-on, aux propos tenus par ce dernier et contenus dans le procès-verbal de la réunion du 13 octobre dernier.

A. B.