Eradication des parkings clandestins, La lutte contre l’informel, acte II

Eradication des parkings clandestins, La lutte contre l’informel, acte II

Après l’éradication des marchés informels, les autorités locales se lancent à la traque de l’ensemble des parkings illicites recensés à travers le territoire national. En effet, ces derniers seront la cible des prochaines opérations de police. Selon les informations divulguées, cette vaste opération intervient alors que plusieurs parkings clandestins ont déjà été éradiqués jusque-là.

Cette opération a commencé, il y a quelques mois déjà, dans le quartier populaire de Belcourt. Il s’avère que des jeunes issus du quartier ont carrément détourné des places de stationnement, et en ont fait un commerce sans même détenir une autorisation des autorités locales.

Il faut dire, que les services de police ont du pain sur la planche, puisque le phénomène en question s’est propagé, durant ces dernières années, à travers l’ensemble du territoire de la capitale.

La rentabilité et la facilité de cette activité illégale ont fait que de plus en plus de nos jeunes se convertissent en gardiens de parking. Sous prétexte d’être natifs des habitations riveraines, ces jeunes se sont accaparés les abords des routes de leurs quartiers et les moindres petits espaces pour en faire leur propre arène de stationnement.

Visiblement, aucun quartier, ruelle ou encore artère de la capitale n’a pu échapper à ce genre d’activité informelle. Les espaces de stationnement regorgent en fait de jeunes individus qui s’improvisent gardiens de parking.

Pour les autorités d’Alger, le but de cette opération est de garantir une meilleure image et plus de sécurité pour Alger et ses habitants. Si certains citoyens ont applaudit cette nouvelle démarche, beaucoup d’autres ont signaler que les jeunes « parkingueurs » rendent service aux automobilistes grâce à une organisation fortuite mais toute aussi efficace sur le plan de la disponibilité des places.

« Tout est concentré dans la capitale et si ce n’est grâce à ces jeunes gardiens de parking, jamais je ne pourrai arriver à l’heure au travail », nous a signalé un automobiliste travaillant à la place Audin, au centre ville de la capitale. « Cela fait 22 ans que je stationne au niveau de ce parking, et jamais je n’ai eu a me plaindre », a-t-il indiqué, affirmant au passage, que ces jeunes gardiens sont issus du quartier et assurent la sécurité des véhicules gardés.

« Tout est une affaire de confiance », nous a révélé un autre automobiliste. Reconnaissant que cette activité demeure illicite, cet automobiliste a estimé que les autorités devraient recenser les gardiens de parking et régulariser leur situation, d’autant plus, a-t-il mentionné, que la majorité de ces jeunes n’ont que cette ressource pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

Bien que cette décision s’inscrit dans le cadre de la réhabilitation du tissu urbain et de l’amélioration de l’image de la ville, il faut dire que nombreux gardiens de parkings affichent, malheureusement, leur hostilité quand à la décision.

« Nous n’avons pas d’autre travail et nous ne laisseront pas tomber cette activité », nous a affirmé, Mohamed, exerçant au niveau de la rue Didouche Mourad, et qui affirme vivre de cette ressource illicite depuis une vingtaine d’années. « Comment peut-on nous interdire de travailler alors qu’ils savent qu’on n’a aucune chance de nous en sortir si on cessait de garder les voitures  ? ».

Bien que l’éradication des parkings sauvages vise à assurer la sécurité des lieux en priorité, il faut signaler que ce phénomène de société draine plus de 20.000 jeunes qui exercent actuellement dans ce commerce.

Estimant que l’éradication des parkings illicites ne peut être que la bienvenue, nombreux automobilistes ont dénoncé le fait que dans beaucoup de quartiers, le gardiennage se transforme en véritable harcèlement et se termine, souvent, par des incidents dont sont victimes les automobilistes.

« Moi-même j’ai été victime d’une agression, car je ne voulais pas payer mon stationnement », nous a révélé un quinquagénaire Cherif.B. « On nous raquette de 50 à 100 DA à chaque fois qu’on stationne, alors qu’on sait pertinemment que les espaces de stationnements sont gratuits », a-t-il soutenu. Et d’ajouter, « Il était temps de mettre fin à ces dépassement » dont seule sont victimes les citoyens sans défenses. Il est vrai que dans certaines agglomérations, les gardiens de parking sont formés en véritables gangs.

Outre l’anarchie qui règne sur ces aires de stationnement illicite, les tarifs qui y sont imposés sont inconcevables et dépassent tout entendement. Les autoproclamés gardiens de stationnement, sont souvent armés de gourdins et imposent en toute impunité leur loi et exigent à chaque conducteur des sommes pouvant atteindre les 100 DA. Ceux qui ne se plient pas à cette règle finissent par tourner en rond à la recherche d’un endroit plus clément où pouvoir s’arrêter.

Ce constat, en plus de l’anarchie qu’ont pu provoquer les jeunes « parkingueurs » au niveau des axes routiers les plus fréquentés, notamment, ont nécessité le déclanchement de la vaste opération à l’issue de laquelle il ne sera plus question de stationner n’importe oû sous couverture des jeunes chômeurs hostiles à toute réglementation.

Du côté de l’APC d’Alger centre, de nouvelles disposition sont en phase d’être mises en œuvre en vue d’élargir les capacités de stationnement. Il est question de la réalisation d’un nouveau parking couvert d’une capacité de 600 places au niveau du Boulevard Mohamed VI. Ce nouvel acquis, avait indiqué le Maire d’Alger, Tayeb Zitouni, vise à désengorger la voix publique et à réorganiser les espaces consacrés au stationnement au centre de la capitale.

Hanane Essaissi