Entreprise : PME, à la recherche du million !

Entreprise : PME, à la recherche du million !

Écrit par Farid Messaoud

Ce qui est crucial pour l’économie, c’est de créer plus de PME et d’emplois. C’est un défi énorme. Dans une déclaration faite jeudi, 17 janvier, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a affirmé que l’économie algérienne a besoin de plus d’un million d’entreprises pour devenir une économie en mesure de concurrencer d’autres économies.

L’environnement étant complexe, la création de PME se fait à un rythme plus lent, par comparaison à des pays comparables au nôtre. Plusieurs jeunes promoteurs ont tenté l’expérience sans que le succès soit au rendez-vous, ils ont monté des projets qui ont fait long feu.

Entre le 1er semestre 2017 et le 1er semestre 2018, une évolution de la mortalité est observée dans tous les secteurs d’activité, à l’exception de celui des hydrocarbures, qui aura marqué une stagnation en nombre de PME, par rapport au 1er semestre 2017, souligne un récent rapport établi par les services du ministère de l’Industrie. Le premier semestre 2018 a enregistré la radiation de 21 139 PME. Les PME de type personnes morales ayant été radiées durant le 1er semestre 2018 sont au nombre de 3 421. Ce nombre est visiblement en hausse par rapport aux 2 051 enregistrées à la fin du 1er semestre 2017. Les activités du commerce sont les plus vulnérables avec 642 PME radiées durant le 1er semestre 2018, les services fournis aux entreprises sont en deuxième position avec 405 PME. Au niveau du secteur industriel, on enregistre une forte mortalité de PME, particulièrement dans les activités de l’industrie agroalimentaire (37%). Le manque de maturation dans le lancement des projets et le manque de la compétitivité pourraient expliquer en partie cette mortalité.

Des chiffres décevants ! Les difficultés sont toujours là, mais le ministre invite les jeunes à trouver dans l’économie des opportunités et à ne pas se décourager par les obstacles administratifs. Il les a appelés à créer davantage de micro-entreprises, dont le nombre actuel a atteint, selon lui, un demi-million, et ce, depuis la mise en place des dispositifs de soutien à l’emploi mis en branle par l’Etat, notamment l’agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (Ansej) et la caisse nationale d’assurance chômage (Cnac). Zemali a exprimé, dans ce contexte, son optimisme quant à l’avenir des jeunes et de leurs entreprises, indiquant que si l’on compte 4 travailleurs par entreprise, cela signifie une création de 2 millions d’emplois.

La solution au problème de l’emploi réside évidemment dans la création d’entreprises par des jeunes formés et détenteurs de diplômes, ce qui permettra de réduire le taux de chômage et de contribuer à la création de richesses et d’emplois, étant donné que les micro-entreprises créées représentent une solution face à la saturation enregistrée dans la fonction publique vu que les postes d’emploi dans ce secteur ne sont disponibles qu’après les départs à la retraite. Parmi les mesures prises pour encourager la création d’entreprises, le ministre a fait état de l’orientation des jeunes dans le cadre de ce dispositif pour créer leurs micro-entreprises, au lieu d’attendre des postes de travail. Il a également fait savoir qu’environ 360 000 employés peuvent bénéficier de postes classiques au bout d’une année ou deux, dans le cadre du système d’insertion professionnelle à travers les administrations. Concernant l’intégration des employés détenteurs de contrats de pré-emploi, M. Zemali a rappelé les mesures prises depuis décembre dernier, accordant la priorité à cette catégorie pour bénéficier d’emplois classiques, ajoutant que plus de 400 000 jeunes ont été placés en 2018.