Réaliser à coup de centaines de millions des espaces verts, est une louable initiative, dans la mesure où on en prend soin. Dans le cas contraire, cela ne peut être considéré que du gaspillage des deniers publics.
En effet, la ville d’El Kerma relevant de la daïra d’Es-Sénia, comporte de nombreux espaces verts à l’intérieur de la cité, malheureusement ces derniers ne sont pas du tout entretenus et sont même laissés à l’abandon, comme le montrent le film des photos.
«Cette situation ne peut être qualifiée que de honte, de laisser-aller de la part du président des élus qui est toujours absent, selon des habitants. Et pour tout dire, de scandale, car il s’agit de l’éthique d’une ville et d’une réalisation faite avec l’argent des contribuables». Dans ces espaces présumés verts mais totalement délaissés, alors que le chef de daïra n’a pas cessé, à l’instar du wali, de demander une attention, on trouve des ordures jonchant le sol et les herbes folles servant de décor.
«Pourquoi a-t-on alors dépensé de l’argent pour les réaliser. Il fallait laisser le soin à la nature de faire les choses, et gratuitement !», diront nos interlocuteurs. Ce qui a retenu le plus notre attention, est un espace situé face à l’autoroute et à la décharge publique, où des bancs sont installés. Le long et large espace vert est évidemment envahi par les herbes folles et par des chardons.
La question qui se pose est : «Serait-ce pour observer les voitures qui passent à grande vitesse sur l’autoroute, ou pour humer les mauvaises odeurs de la décharge publique, que ces bancs ont été posés ici ?».
Dans un autre espace, au niveau de la cité dite résidentielle, un terrain de jeux a été réalisé. Si au départ ce dernier a fait la joie des enfants, aujourd’hui, il présente un réel danger pour eux : pas de sable sur le sol pour amortir le choc, un toboggan troué et sans planche sur le palier. Contre les murs décoratifs de la ville, on trouve des déchets entassés, y compris contre le mur d’un terrain de jeux en face de l’APC.
Des habitants de la cité résidentielle avec lesquels nous avons passé une pénible demi-heure, exposés aux piqûres d’étranges moustiques, nous ont avoué que ce sont les habitants de leur cité et ceux de la cité Djaïdar, qui s’occupaient du nettoiement des rues de ces cités. «Aucun agent balayeur n’est affecté pour nettoyer nos rues. C’est nous-mêmes qui nous occupons de cette tâche», nous ont-ils avoué, tout en se plaignant du manque d’hygiène.
Dans un espace vert en forme de triangle, c’est un riverain qui a acheté de la terre végétale pour 1.400 dinars pour y planter des oliviers qu’il irrigue lui-même. «Pour l’espace vert qui se trouve en face de la mosquée, j’ai acheté des graines de gazon pour 1.700,00 dinars, que j’ai semées, mais faute d’arrosage, tout est mort», a confié cette personne.
A notre arrivée sur les lieux, les eaux usées débordaient depuis une semaine d’une bouche d’égout de la cité dite de Sonatrach, et se déversaient dans la rue principale jusqu’au centre-ville. Pour traverser une rue, sans avoir les pieds trempés dans cette saleté, des riverains ont déposé quelques pierres.
Des enfants jouaient dans cette mare d’eaux usées d’où se dégageaient des odeurs nauséabondes, sans se soucier des graves conséquences que cela peut engendrer. Au pied d’un bâtiment, jonchaient des ordures enlevées à partir d’une cave. «Cela fait une semaine que nous avons déposé ces ordures ici, personne n’est venu les enlever», nous a expliqué un habitant à partir d’une fenêtre du 1er étage de l’immeuble.
Pour revenir au problème des moustiques, «il s’agit d’une espèce que nous n’avons jamais vue auparavant qui mérite une campagne de démoustication mais au moment propice, soit à partir du mois de mars», nous ont expliqué les riverains. «Effectivement, l’épandage des produits de démoustication a eu lieu une ou deux fois dans notre cité (résidentielle), mais pas au bon moment estiment-ils.
A. Bekhaïtia