La 56ᵉ édition de la Foire internationale d’Alger (FIA) s’est ouverte ce lundi au Palais des expositions des Pins Maritimes, sous le thème « Pour une coopération mutuelle et durable ». Une devise qui en dit long sur l’ambition de cette manifestation à la fois économique, politique et symbolique.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a procédé à l’inauguration officielle de l’événement, en présence de plusieurs membres du gouvernement ainsi que de délégations étrangères. Dont celle du Sultanat d’Oman, invité d’honneur de cette édition.
Plus qu’une simple exposition commerciale, la FIA 2025 se présente comme un révélateur d’une phase de repositionnement économique. Elle reflète les efforts de l’État pour attirer les investisseurs étrangers, promouvoir le label algérien et renforcer les échanges Sud-Sud, en particulier avec le continent africain.
FIA 2025 : une édition à haute portée politique et économique
Dès les premières heures, la tonalité diplomatique de cette édition a été donnée. Le président Tebboune a entamé sa visite par le stand du Sultanat d’Oman, marquant ainsi l’importance stratégique de cette relation bilatérale en plein essor. Des accords de coopération récents entre les deux pays témoignent d’une volonté commune de renforcer les partenariats dans des secteurs variés, de l’investissement industriel aux échanges commerciaux.
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Le chef de l’État s’est également arrêté au pavillon de la Palestine. Soulignant le soutien politique constant de l’Algérie. Ainsi qu’au stand d’AGM-Holding, une entreprise nationale spécialisée dans la fabrication de matériel agricole à Sidi Bel Abbès. Présentée comme un exemple de savoir-faire local en phase avec les priorités productives du pays.
Des indicateurs macroéconomiques encourageants, mais une trajectoire à consolider
Dans un contexte économique mondial incertain, l’Algérie affiche des indicateurs en amélioration. Selon Souhil Guessoum, président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), invité de la Radio algérienne ce même jour, « le PIB est en croissance d’environ 4 % » avec une projection à 400 milliards de dollars à l’horizon 2028. Une dynamique qui s’accompagne d’une progression des exportations hors hydrocarbures, jugée « favorable pour l’économie nationale ».
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La FIA joue ici un rôle clé, en tant que vitrine de l’offre algérienne mais aussi comme point de contact pour les opérateurs étrangers venus « tâter le terrain » et évaluer le climat des affaires. Pour M. Guessoum, « la Foire constitue un baromètre, une vitrine de marketing de ce qui se produit dans le pays ». Une occasion de mettre en lumière les opportunités d’investissement et de repositionner l’Algérie sur les cartes commerciales régionales et internationales.
La ZLECAF et la conquête du marché africain en ligne de mire
L’ouverture de la FIA intervient alors que les autorités misent sur l’intégration africaine à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Une stratégie dans laquelle la participation algérienne à des foires et expositions à l’étranger est également cruciale. L’objectif est de promouvoir le label « Made in Algeria » et élargir les débouchés commerciaux, notamment dans les pays africains ciblés.
Mais pour y parvenir, la route reste semée d’obstacles. Le président de la CAPC évoque la nécessité de « passer aux standards internationaux », en levant les freins qui entravent les exportations algériennes, accès aux devises, études de marché, logistique, paiements, installation de bureaux de liaison… Autant de points sensibles qui freinent encore le déploiement structuré des exportateurs nationaux.
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La diversification des exportations suppose non seulement une production compétitive, mais aussi un environnement facilitateur. « Ce n’est pas à l’exportateur de se battre pour résoudre ses problèmes de transport ou de paiement », insiste M. Guessoum, plaidant pour une vision intégrée, pilotée et soutenue par les institutions publiques.