En raison du ramadhan, vacances et canicule,Les Algériens deviennent noctambules

En raison du ramadhan, vacances et canicule,Les Algériens deviennent noctambules
en-raison-du-ramadhan-vacances-et-caniculeles-algeriens-deviennent-noctambules.jpg

Si les rues, les lieux et places publics sont déserts durant toute la journée, les Algériens, contrairement aux autres mois de l’année, ont osé ou sont résignés à changer d’habitude en renversant les rôles et les rythmes.

Depuis le début du mois de ramadhan, une grande partie de la vie sociale des Algériens se déroule la nuit. Pratiquement, rien ne se fait durant les longues journées d’été. Les citoyens ont limité leurs mouvements au strict minimum et préfèrent tout laisser pour l’après-f’tour. Durant la journée, les habitants ne s’aventurent à l’extérieur que pour faire leurs emplettes, souvent à la va- vite. Une besogne considérée comme «corvée» par bien des habitants, obligés de sortir pour subvenir aux besoins du «f’tour tant attendu».

«N’étaient les besoins de la marmite, je ne mettrais pas un pied dehors» dira, catégorique, un jeune employé d’une administration publique, qui se prélasse dans un interminable congé qui durera jusqu’à la fin du mois de ramadhan. «La chaleur et la soif m’empêchent de circuler ou de faire des efforts durant la journée», ajoute notre interlocuteur, révélant avoir tout abandonné et reporté pour l’après-mois de jeûne. Outre le marché et l’épicier du coin, endroits relativement fréquentés, les citoyens ne sortent également de chez eux que pour régler leurs affaires dans les différentes administrations. Et là encore, l’affluence a beaucoup diminué. «Hormis les premiers jours de ramadhan où l’on a accueilli une foule impatiente et importante, la pression ces derniers jours a beaucoup baissé» souligne un préposé au guichet, dans une commune de l’est d’Alger. Certains administrés, par négligence ou laisser-aller, préfèrent suspendre momentanément leurs affaires et tout laisser pour l’après-ramadhan. Ainsi, si les rues, les lieux et places publics sont déserts durant toute la journée, les Algériens, contrairement aux autres mois de l’année, ont osé ou sont résignés à changer d’habitude en renversant les rôles et les rythmes. Depuis le début du rama-dhan, des citoyens mènent une véritable vie de noctambules. A la nuit tombée, les localités et villes du pays fourmillent de monde. Certains ne dorment qu’à l’aurore, soit plus d’une heure après le s’hour, et ce, afin de pouvoir dormir jusqu’à une heure tardive de la journée.

«J’ai décidé de reporter mes rendez-vous pour l’après-iftar», dira un commerçant de vêtements. Son compagnon relève, quant à lui, que les familles préfèrent faire leur marché la nuit. Ce qui est d’ailleurs vérifiable, du moins au niveau des grandes villes où les familles prennent d’assaut les magasins et les boutiques. A Alger, toutes les communes grouillent de monde la nuit, à tel point que l’on éprouve des difficultés pour marcher. A Alger-centre, El Biar, Staouéli… de vrais embouteillages se forment à partir de 21h et durent jusqu’à des heures tardives de la nuit.

LG Algérie

«C’est maintenant que je sors de chez moi, j’ai passé la journée, devant la télévision, à zapper…», indique un autre citoyen. Notre interlocuteur souligne qu’après un bon café avec les amis, il compte se diriger droit vers la plage. En fait, des couples et des familles préfèrent passer les nuits ramadhanesque et estivales au bord de la mer ou dans les différentes kheimas installées çà et là. D’autres vaguent à leurs occupations, à l’image des clients d’Algérie Poste, dont une bonne partie préfère retirer son salaire la nuit. Tout compte fait, les citoyens profitent à merveille de ces nuits animées et trouvent beaucoup de plaisir dans ce nouvel ordre, où les deux sexes flânent, tard la nuit, sans crainte ni arrière-pensée.

Par Aomar Fekrache