Les travailleurs de l’entreprise à bouteilles à gaz (BAG), filiale de Naftal du groupe Sonatrach, ex-filiale de la société Holding EMB, dénoncent leurs conditions de travail «médiocres» et menacent d’aller vers une action de protestation.
La filiale dispose de trois unités. La première est située à Mascara, la seconde à Batna et la troisième à Gué de Constantine, à Alger. Ces trois unités comptent 800 employés, dont 260 à l’entreprise de la capitale. Cette dernière qui produisait au minimum 1000 butanes par jour a réduit sa productivité à 600 bouteilles, depuis près de deux ans.
Les raisons, comme l’expliquent les représentants des employés qui se sont présentés à notre rédaction, sont multiples. Il s’agit notamment de l’absence de la matière première de qualité et la dégradation des conditions de travail. «La matière première achetée auprès de l’usine d’El Hadjar est de très mauvaise qualité.
D’ailleurs, plus de 40% du produit est jeté. La pièce de rechange est pareillement souvent indisponible», expliquent les représentants qui ajoutent que «toutes les doléances soulevées à la direction et particulièrement au PDG sont restées vaines». Selon la même source, l’entreprise sise à Gué de Constantine est dépourvue de toutes les commodités. «Même la coupure d’eau perdure depuis plus d’une année.»
Selon les explications apportées, l’entreprise Seaal a procédé à la coupure, en raison du non-payement des redevances. «Des citernes sont acheminées vers l’entreprise de manière régulière, pour pouvoir faire tourner le travail, mais elles restent insuffisantes.
Les sanitaires sont dans un état désastreux depuis le licenciement des femmes de ménage.» Plus explicitement, ils disent que cette situation a débuté en juillet 2010, date de transfert de l’entreprise du groupe EMB à l’entreprise Naftal. «Le nouveau PDG refuse de dialoguer.
Il a recruté son staff administratif et depuis, plus rien ne filtre», regrettent nos interlocuteurs. «Nous l’avons alerté sur la situation qui prévaut dans l’entreprise, mais aucune suite n’a été donnée à nos revendications. La situation est encore terrible à Mascara et à Batna, où le travail tourne très mal», soulignent les contestataires, qui dénoncent le fait que leur entreprise soit complètement délaissée, malgré qu’elle fasse partie du groupe Sonatrach. «Nous avons espéré un changement positif, depuis son transfert au groupe Naftal, mais hélas les choses empirent et les travailleurs sont de plus en plus découragés.
Il n’y a pas eu d’augmentation de salaire. Pire, même les heures supplémentaires ne sont pas payées», précisent encore ces représentants qui requièrent l’anonymat. Et d’expliquer par ailleurs que «dernièrement, nous avons été appelés à doubler la production de bouteilles, pour éviter les pénuries enregistrées l’année dernière durant la saison hivernale, mais aucune prime ne nous a été attribuée».
Ne faisant plus confiance en leur syndicat, les travailleurs ont décidé de réagir, afin de faire valoir leurs «droits» et menacent d’aller vers un mouvement de protestation. «Nous comptons faire parvenir une correspondance aux instances concernées au niveau de Naftal et de Sonatrach, mais si nos revendications ne sont pas prises en charge, la grève sera notre ultime recours», menacent les représentants.
S. A.