Agacé par les critiques après la défaite contre la Belgique (1-2), le sélectionneur de l’Algérie compte bien y répondre en offrant aux Fennecs leur première victoire en Coupe du monde puis 1982, dimanche face à la Corée du Sud (21h).
Vahid Halilhodzic, avez-vous une idée de l’équipe que vous allez aligner dimanche face à la Corée ?
Il y a des changements mais je ne vais évidemment pas vous en parler. Nous avons un match important à jouer. Cela fait 32 ans que l’Algérie attend une victoire (en Coupe du monde, ndlr). Je demande ce soir solennellement qu’on arrête cette mauvaise tradition. Tout le monde attend une victoire depuis des années, c’est un exploit qu’il faut aller chercher avec audace, courage, détermination et surtout beaucoup de discipline.
Quelle analyse faites-vous du jeu coréen ?
J’ai analysé l’équipe coréenne depuis des mois. Cette équipe joue ensemble depuis assez longtemps. Il y a pas mal d’automatismes, une organisation très stricte, qui est bien respectée. Vous avez vu que la Russie a eu beaucoup de difficultés pour se créer des occasions face à eux. Leur match nul (1-1) est totalement mérité et ils auraient même pu gagner. C’est un adversaire assez redoutable, qui joue un football rapide, explosif, avec beaucoup d’application dans le pressing. Contre la Russie, c’était un match très, très tactique. On va aller jouer quelque chose car on a déjà brûlé notre premier joker. Notre deuxième joker, c’est la Corée du Sud. Il faut aller chercher un résultat qui nous permettra de jouer la qualification face à la Russie.
Comment expliquez-vous que vos joueurs se soient effondrés face aux Belges après avoir longtemps mené ?
Chaque match est différent. Il ne faut pas négliger la qualité de l’adversaire que l’on va rencontrer. On n’est pas aussi fort que les grandes équipes comme le Brésil. Avant d’écrire des bêtises, vous pouvez d’abord demander au sélectionneur ce qu’il a dit à la mi-tempsface à la Belgique (1-2). Notre tactique a superbement bien marché pendant 70 minutes, mais pas pendant les 20 dernières. A la mi-temps, j’ai dit aux gars que c’était super, mais que si on continuait comme ça, on allait prendre un but. Il ne fallait pas reculer et continuer à pousser. C’est notre qualité. On est en apprentissage, c’est une équipe jeune, et quand on avait le ballon, on ne voulait pas attaquer. Psychologiquement, on était bloqués. C’est une défaite amère mais il y a des leçons pour la suite. Il faut prendre nos responsabilités et ne pas chercher d’excuses.
« Personne ne peut faire pression sur moi »
Certains médias disent que le président de la Fédération algérienne (Mohamed Raouraoua) vous aurait demandé d’aligner certains joueurs pour le match face à la Corée…
On entend tellement de choses et tellement de bêtises. Il n’existe personne dans ce monde qui peut faire pression sur moi pour me faire changer l’équipe. Je peux écouter le président, je peux écouter tout le monde, mais je prends les décisions. J’ai pris ma responsabilité. Je connais toutes les qualités et toutes les faiblesses de mon équipe. Je ne demande pas au président de me faire l’équipe.
Ressentez-vous l’attente de la population algérienne ?
Depuis 32 ans, les Algériens attendent cette victoire. C’est une population qui adore son équipe, le football et qui a confiance dans ses joueurs et son entraîneur. Je sais que je suis critiqué mais je suis fier de ce que j’ai fait pour le football algérien et pour l’équipe nationale. A cause d’une défaite contre l’une des meilleures équipes européennes, je ne peux pas négliger tout ce qu’on a fait sur ces trois dernières années. Mon plus beau cadeau pour les Algériens, c’est cette victoire. Le peuple algérien en a besoin, mais ce sera compliqué car la Corée du Sud est meilleure que l’Algérie. On va tout faire pour gagner. Mais je pense que c’est le plus beau cadeau qu’on peut faire aux Algériens.