EN : Du rêve, de la joie et beaucoup de satisfactions

EN : Du rêve, de la joie et beaucoup de satisfactions

L’année qui se termine a été celle de la concrétisation d’un rêve footballistique de tout un peuple, avec cette historique qualification à la coupe du monde 2010, 24 ans après la dernière participation à une phase finale, le Mondial mexicain de 1986.

Qualifiés de justesse pour le dernier tour des éliminatoires jumelées de la coupe du monde et de la CAN 2010, avec un parcours en dents de scie, les Verts allaient connaître une meilleure année en 2009. La première sortie de la bande à Saâdane a eu lieu dans le nouveau chaudron des Verts, le stade Mustapha-Tchaker de Blida, pour une joute amicale face au Bénin.

Deux buts signés Ghezzal et Ghilès pour une victoire qui sera suivie de beaucoup d’exploits de la part des coéquipiers de Ziani, l’un des rares à croire en une qualification pour la coupe du monde, dans un groupe où l’Egypte faisait office d’obstacle insurmontable, tandis que le sélectionneur national tablait sur une place pour la CAN angolaise, et ce après deux éditions d’absence.

Le Rwanda constituait le premier écueil des Verts, avec un déplacement à Kigali, moins de deux mois après la rencontre de Blida ; une rencontre que la sélection nationale avait à portée de main durant la première mi-temps. Mais manquant cruellement d’ambition, elle finira par se contenter d’un nul vierge, à la saveur d’une victoire suite à l’échec des Egyptiens sur leurs bases, et ce face à de surprenants Zambiens (1-1).

Une équipe égyptienne appelée à se déplacer au mois de juin à Alger, dans une rencontre capitale, pour les deux équipes, dans la course en tête. D’autant plus que la Zambie allait recevoir en même temps un Rwanda faisant office de petit poucet.

Côté Fédération algérienne de football, rien n’est laissé au hasard, avec un stage au Castellet, dans le sud de la France, pour éviter aux Fennecs la pression de plus en plus pesante des supporters algériens, à l’approche de ce duel.

Un isolement total des Verts et un retour au pays deux jours avant la rencontre auront permis à Saâdane de préparer, dans la sérénité, un groupe qui allait faire exploser la défense des Pharaons au cours d’une seconde mi-temps de rêve.

Metmour montre la voie

Dans un stade de Blida plein à craquer, l’équipe nationale s’est montrée assez prudente lors d’une première mi-temps qui était loin de répondre aux attentes des fans, lesquels allaient laisser exploser leur joie après la pause. Revenu avec la ferme intention de faire plier les adversaires, les Verts allaient trouver la faille, dès l’heure de jeu, sur un raid de Karim Metmour, ponctué par un superbe tir victorieux, à l’approche de la surface de réparation.

Trois minutes ne s’étaient pas écoulées que Ghezzal inscrivit le second but des Algériens d’une tête imparable, plongeant ainsi le stade dans une folie inégalable. Le festival des Verts n’allait pas s’arrêter là puisque c’est Rafik Djebbour qui se charge de donner plus de poids à la victoire, avant qu’Abou Trika ne parvienne à réduire le score à quelques minutes de la fin.

Une victoire conjuguée à une première place du groupe, largement fêtées dans les rues des différentes villes du pays, mais surtout la naissance d’une communion historique entre l’équipe nationale et ses amoureux.

Pourtant, les coéquipiers de Bougherra se devaient de redescendre rapidement de leur nuage, avec un déplacement, deux semaines plus tard, chez le coleader zambien, au stade de la mort de Chililabombwé.

Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, fort de l’expérience de l’isolement des convoqués, a donc mis tout en place pour un stage en Afrique du Sud, pays voisin de la Zambie, pour profiter des conditions idoines aux fins de préparer cette rencontre.

Devant un public nombreux mais très fair-play, la victoire des Algériens s’est dessinée en première mi-temps sur un coup de pied arrêté, – véritable arme des Verts –, avec cette tête victorieuse de Bougherra.

Il a fallu attendre la seconde période pour voir Saïfi, sur un caviar de Djebbour, porter l’estocade et mettre fin aux ambitions des poulains d’Hervé Renard, le coach zambien. L’équipe nationale, avec Saâdane en tête, pouvait partir en vacances avec l’esprit tranquille et le sentiment du devoir accompli, et ce en alignant trois victoires pour quatre rencontres disputées et sept buts marqués pour deux encaissés.

Le plus dur était à venir

Les retrouvailles des Verts avec les fans coïncideront avec l’ouverture du 5-Juillet et la rencontre amicale face à un ogre du football sud-américain. Au-delà du résultat 1-0, but de Djebbour, cette rencontre fut marquée par la première sélection de Meghni avec les Verts, lui, l’ancien champion du monde des jeunes avec la France. Une présence acquise grâce à la persévérance de Raouraoua qui, une fois de plus, fait passer une loi au sein de la FIFA, profitable aux pays du continent.

Cette marche victorieuse allait se poursuivre dès le mois de septembre avec l’accueil de la Zambie pour la rencontre la plus difficile qu’ont eu à disputer les Verts à domicile et une victoire étriquée sur un but de l’inusable Saïfi, assurant officiellement une participation à la CAN, tout en prenant ainsi le bon chemin menant à l’Afrique du Sud.

Un chemin semé d’embûches et de pratiques extrasportives, à commencer par la rencontre face au Rwanda, à Blida, et le flagrant vol qualifié de l’arbitre gambien qui a refusé deux buts limpides des Fennecs, lesquels s’imposeront finalement 3-1 après avoir concédé la marque aux visiteurs.

Entre-temps, l’Egypte avait réussi, deux victoires à l’extérieur face à la Zambie et le Rwanda pour revenir à trois points des Verts. C’est donc au Caire que la qualification allait se jouer, mais, encore une fois, loin des terrains de football et du fair-play préconisé par la FIFA.

Accueillie par des jets de pierre dès son arrivée en Egypte, provoquant des blessures à trois joueurs titulaires, la délégation algérienne allait vivre l’enfer promis par le président de la FEF, quelques jours avant le duel.

La FIFA, et contre tout attente, allait maintenir le déroulement de la rencontre, se contentant d’un simple engagement égyptien quant à la protection des Algériens, délégations et supporters.

Des conditions psychologiques terribles et profitables aux Pharaons, qui plantent ainsi deux buts, dont l’un durant les temps additionnels – pourtant loin d’être valable –, pour arracher le droit de disputer un match barrage au Soudan.

«Khartoum l’algérienne»

Le choix égyptien allait s’avérer infructueux devant l’inégalable mobilisation du peuple autour des Verts et, surtout, de l’organisation plus que parfaite du gouvernement algérien pour transporter des dizaines de milliers de fans grâce à un pont aérien impressionnant. La présence des Verts et l’hospitalité légendaire des Soudanais allaient vite refermer les plaies des Fennecs, plus motivés que jamais à prendre une revanche sportive sur les injustices subies en Egypte.

Une rencontre d’hommes où les Verts ont démontré une bonne fois pour toutes que, dans des conditions normales, leur supériorité traduite par ce but venu d’ailleurs, signé Anther Yahia, et ce au grand bonheur de millions d’Algériens, qui laisseront exploser leur joie à la fin de la rencontre.

En effet, à Khartoum, Alger, Annaba, Oran, Ghaza, Paris, Madrid ou en Amérique du Nord, des milliers d’Algériens sont sortis fêter dignement cette qualification méritée pour la coupe du monde.

Le retour de la délégation algérienne au pays est à marquer dans la mémoire collective, avec la présence de centaines de milliers de citoyens sur le chemin menant de l’aéroport au palais du Peuple, où les attendait le président Abdelaziz Bouteflika pour une cérémonie en l’honneur des héros de tout un peuple.

Khaled A.