En dépit de la chaleur et de la faible mobilisation: Le Cnes de Béjaïa tient son sit-in de protestation

En dépit de la chaleur et de la faible mobilisation: Le Cnes de Béjaïa tient son sit-in de protestation

Un sit-in de protestation a été observé, hier matin, par des travailleurs de l’université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, devant la Bibliothèque centrale du campus de Targa-Ouzemour, à l’appel de la section locale du Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur). Appuyée par le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), cette action de protestation a été organisée, faut-il le rappeler, en signe de solidarité avec le président de la section Snapap de l’université de Béjaïa, Samir Mihoub, qui doit comparaître devant la commission de discipline le 9 juillet prochain.

Il est à noter que le recteur de l’université de Béjaïa, le Pr Boualem Saïdani, affirme ne pas reconnaître la section syndicale Snapap que dirige M. Mihoub, du fait que celle-ci est affiliée à l’aile conduite par M. Malaoui, considérée comme non agréée par l’État.

Du coup, M. Saïdani dénie à M. Mihoub le statut de syndicaliste, estimant que ce dernier a fait l’objet d’une procédure disciplinaire le plus normalement du monde. En revanche, les responsables de la section Cnes considèrent que leur collègue du Snapap sera traduit devant sa commission de discipline “sur la base d’un dossier monté de toutes pièces”.

Dans une déclaration rendue publique, hier, à l’issue de leur sit-in, les membres du Cnes de l’université de Béjaïa n’ont pas été tendres avec leur recteur qu’ils accusent de “vouloir transformer son problème concernant la création de la section Snapap en un problème de droit commun dans lequel il présente le syndicalisme comme une activité de voyous”.

Lors de son intervention, hier, devant les travailleurs protestataires, le coordonnateur du Cnes de Béjaïa, Fatah Bouhmila, a tenu à “dénoncer la violence multiforme qu’exerce l’administration de l’université sur les différentes parties de la communauté universitaire”, avant d’appeler à “la constitution d’un front uni et autonome avec les travailleurs et les étudiants pour remédier à cela et mettre un terme à tous les abus de pouvoir”. “Si l’été est chaud et que vous, vous serez en vacances, nous, nous ne le serons pas, car la rentrée sera de feu”, a-t-il averti.

Prenant la parole, Samir Mihoub revient sur “les tenants et les aboutissants” de ce qu’il qualifie de “cabale” dont il se dit être victime. Après avoir remercié ses collègues qui se sont mobilisés pour sa cause, l’orateur a affiché sa détermination à “aller jusqu’au bout”, tout en affirmant avoir foi en la justice.

Pour sa part, le recteur de l’université de Béjaïa que nous avons contacté hier après-midi, a tenu à préciser que “le sit-in du Cnes n’a finalement mobilisé que 18 enseignants sur les 1 700 existants et 26 travailleurs sur les 1 250 que compte l’université”, ajoutant que “ce constat résume tout !”

Une manière de dire que l’action initiée par la section Cnes s’est avérée un échec en terme de mobilisation. Pour le Pr Saïdani, cet état de fait démontre que “l’administration rectorale n’a fait que son travail dans le respect des lois de la République”, qualifiant l’initiative du Cnes d’“agitation et de tentative de manipulation”.