En cavale depuis décembre 2009 ,L’entrepreneur “El-Haïcha” arrêté à Tlemcen

En cavale depuis décembre 2009 ,L’entrepreneur “El-Haïcha” arrêté à Tlemcen

Il aurait agi avec la bénédiction de plusieurs complicités dont certaines, dit-on, de hauts placés.

L’affaire, dite El-Haïcha du nom de cet entrepreneur (H. Sidi Mohamed, 44 ans) auteur de plusieurs détournements de deniers publics et privés évalués entre 70 et 100 milliards de dinars, peut-être même plus, vient de connaître un rebondissement majeur à Tlemcen : le mis en cause a été arrêté par la brigade de recherches et d’investigation de la sûreté de la wilaya de Tlemcen jeudi vers 12h au village d’Amieur où il avait l’habitude de se réfugier dans une vieille demeure (à une vingtaine de km de Tlemcen), avec trois de ses complices (C. S., 45 ans, D. T., 26 ans et Z. M., 45 ans).

En cavale depuis le 29 décembre 2009, date où il avait quitté l’Algérie pour plusieurs destinations (Tunisie, France, Espagne, Maroc où Interpol n’a pu le localiser), il retourne discrètement le 30 juillet 2010 à Tlemcen en empruntant la voie terrestre traversant illégalement la frontière algéro-marocaine. L’adage “l’assassin revient toujours sur les lieux du crime” a été vérifié.

Avant son arrestation qui s’est faite sans qu’il n’ait opposé aucune résistance, l’entrepreneur privé qui savait qu’il était étroitement surveillé modifiait régulièrement les lieux d’hébergement (Marsat Ben-M’hidi, Hennaya, Chetouane, Amieur) et il a aussi changé des dizaines de fois les puces de ses téléphones mobiles.

Repris de justice, ayant changé son nom, il a bénéficié des mesures de clémence à la faveur de la loi sur la concorde civile. Il a réussi cependant, malgré son passé douteux, à établir plusieurs registres du commerce en bonne et due forme, bénéficier avec une facilité déconcertante de plusieurs marchés publics importants à Tlemcen et Ghardaïa (opgi, douanes, administration locale, ministère de la Justice, secteur privé).

Son chantier le plus important à Tlemcen (qu’il a abandonné en pleins travaux) est celui de la cour de justice édifiée sur une superficie de 17 500 m2 totalisant 135 bureaux, 5 salles d’audience, 3 salles d’archives, 2 salles de réunion, etc.

Il devra répondre devant la justice de plusieurs chefs d’inculpation dont plusieurs détournements de deniers publics et de biens de l’État, faux et usage de faux, usurpation de fonction, émission de chèques sans provision, etc. Il aurait agi avec la bénédiction de plusieurs complicités dont certaines, dit-on, hauts placées. Lors de son procès va-t-il livrer les noms de responsables qu’il avait lui-même qualifiés de complices dans le cumul de sa fortune et sa fuite à l’étranger ?

B. Abdelmadjid