Des coins de rue, escaliers et cages d’escalier font office d’urinoirs.
Il est inadmissible, voire révoltant, le comportement de certaines personnes qui, pour se soulager, n’ont pas trouvé mieux que les murs et les coins d’escalier. Qu’attendent les assemblées populaires communales pour installer des vespasiennes ? La situation est plus qu’urgente car les principales artères d’Alger, notamment certains lieux publics, sont devenues, depuis quelque temps, de véritables urinoirs à ciel ouvert. Le constat à Alger-Centre est éloquent. Les ruelles et les soubassement des immeubles, notamment de certains restaurants et même d’institutions publiques, manquent d’hygiène. Les raisons ? La capitale souffre d’un manque flagrant de toilettes publiques au grand dam des habitants et des personnes de passage.
La gent féminine en souffre le plus car si les toilettes pour hommes sont rares, celles destinées aux femmes sont quasiment inexistantes. Elles doivent se suffire de celles installées à proximité de la place Maurice-Audin. Aménagées il y a quelques années près de la faculté d’Alger, l’accès est fixé à 20 DA. Les « anciens » habitants d’Alger se demandent ce que sont devenues les anciennes vespasiennes de la rue Richelieu et celles de l’avenue Pasteur. Attirés par le gain facile, certains particuliers ont transformé celles-ci en kiosques et en taxiphone. Un des équipements urbains les plus nécessaires à l’être humain a disparu de nos villes et de la capitale qui reçoit des milliers de passagers chaque jour. Alger, un pôle de transit journalier de milliers de visiteurs, n’est dotée que de rares urinoirs. Ils se comptent sur les doigts d’une seule main. Outre celui du tunnel des facultés, on trouve un autre urinoir à la rue Asselah-Hocine (en face de la salle El Mouggar ) et, enfin, un autre au niveau de la Rue Hassiba-Ben-Bouali.
Quel gâchis de voir qu’en centre urbain ou en périphérie, pas un seul coin à l’abri des regards n’est épargné par les mauvaises odeurs des urines qui s’en dégagent. Même les arbres implantés sur les abords des autoroutes font office de pissotières à l’air libre. Et pourtant leur vocation est purement esthétique. Même les cages d’escalier et les halls des anciens immeubles ne sont pas épargnés. Pire encore, certains ont trouvé une autre astuce. Ils urinent dans des bouteilles en plastique abandonnées par la suite sur les trottoirs. Au niveau de la gare d’Alger, notamment à la Pêcherie, elles amochent les lieux.
Une nouvelle toilette publique à la Rue Ben-M’hidi larbi
Pour répondre aux besoins des citoyens, l’APC d’Alger-Centre veut prendre le problème à bras- le-corps. Selon son premier responsable, M. Bettache, « la wilaya d’Alger vient de lancer un projet d’aménagement de quatre vespasiennes ». « Le choix des lieux d’implantation fait l’objet, actuellement, d’une étude technique relative au branchement des canalisations, à l’évacuation des eaux, au raccordement électrique et à l’évacuation sanitaire » nous a-t-il confié. « Quatre toilettes publiques construites en dur, dont la première est déjà achevée au niveau de la rue Larbi-Ben- M’hidi, sont en voie de réalisation », dira le même responsable. Pour ce qui est de l’APC d’Alger- Centre, M. Bettache a annoncé l’importation prochaine de 10 vespasiennes en préfabriquées identiques à celles qui se trouvent dans la capitale française. « Elles seront placées au niveau des grandes artères de la capitale, près des jardins, des stations de taxi, des gares et autres espaces publics », a-t-il précisé.
« Tout sera fin prêt le mois d’octobre prochain conformément à la démarche administrative », a-t-il assuré. Notre interlocuteur reconnaît que « les toilettes publiques sont une nécessité pour une ville qui tend à devenir un pôle national de tourisme ». Quelques scènes désolantes vont-elles disparaître du paysage urbain ? Ne serions-nous plus témoins de la vue d’un homme se soulageant dans la nature ou dans un coin de rue ? L’installation d’un tel équipement urbain s’avère aujourd’hui une nécessité urgente.
Rym Harhoura