Le projet du budget de l’Etat pour 2015 est en nette augmentation par rapport à celui encore en cours. Il est passé à 8.784,8 milliards de dinars, soit une augmentation de 1.128,6 milliards de dinars, en hausse de 14,74% comparativement à l’exercice budgétaire de 2014 qui était de 7.656,2 milliards de dinars.
Et ce sont les dépenses de fonctionnement qui se taillent la part du lion, selon le projet du budget de l’Etat pour l’année prochaine, dont L’Éconews a obtenu une copie. D’après les explications fournies par les rédacteurs du document, ces hausses se justifient pour répondre « aux besoins incompressibles sans cesse croissants des différents secteurs », conjugués aux charges récurrentes induites par la mise en fonctionnement des nouvelles structures et la préservation d’une qualité appropriée du service public. » Ainsi le budget de fonctionnement connaîtra une augmentation de 254,8 milliards de dinars, soit 5,4% par rapport à l’année en cours.
Augmentation de la dette publique
Autre précision de la direction du budget par rapport à cette hausse des dépenses de fonctionnement : il s’agit de l’accroissement de la dette publique avec ce que cela implique comme intérêts et dépenses en atténuation de recettes). Cette hausse de la dette publique est évaluée à 6,06 milliards de dollars, passant ainsi de 84,03 milliards de dollars en 2014 à 90,09 milliards de dollars l’année prochaine, soit un renchérissement de 7,21%.
Cet amoncellement de la dette publique s’explique lui-même selon le projet du budget par la hausse de ses intérêts de l’ordre de 44,7 milliards de dinars, soit 6 milliards de plus qu’en 2014 « exclusivement imputable à la dette publique interne ». Mais aussi par l’ajustement des dépenses en atténuation de recettes au niveau des engagements réalisés, dont la quasi reconduction de 37,8 milliards de dinars représentant les remboursements directs de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour 20 milliards de dinars et les dégrèvements sur produits des contributions directes tels que l’IBS et l’IRG recouvrés par l’Etat d’une valeur de 17,5 milliards de dollars, soit un manque à gagner de 3,65 milliards de dinars. Ajouter à toutes ces raisons de l’augmentation du budget de fonctionnement les dépenses liées aux salaires des personnels (administrations centrales et services déconcentrés) qui se sont accrus de 127,59 milliards de dinars suite « aux effets conjugués de la prise en charge des nouveaux postes budgétaires, du produit de la formation, et des recrutements effectués en 2013 et 2014. »
315,90 milliards DA pour les établissements hospitaliers
Toujours dans le cadre, il faut souligner que pour le seul secteur de la santé il est prévu dans le projet de budget le financement de 94 structures de santé qui verront l’ouverture de 11.900 postes budgétaires. Quant aux structures hospitalières, la contribution de l’Etat a quelque peu diminué. Sa quote-part est de 82%, le reste étant à la charge des organismes de sécurité sociale. C’est-à-dire les forfaits hôpitaux qui sont passés à 57,82 milliards de dinars, alors qu’ils étaient de 38 milliards de dinars en 2008 et 2011 et de 48,129 milliards de dinars en 2012. Ainsi, le financement des structures hospitalières augmentera à 315,90 milliards de dinars dans le but de renforcer les moyens destinés aux médicaments et autres produits à usage médical pour la prise en charge du programme de lutte contre le cancer et certaines maladies orphelines.
L’accroissement du budget de fonctionnement s’explique également par les subventions pour l’ONOU (œuvres universitaires) en matière de bourse, transport et alimentation. Ce en plus de l’ouverture pour 2015 de 21.215 postes budgétaires dans différents secteurs. Mais aussi de l’augmentation de 637.103 pensions des moudjahidine de l’ordre de 192,78 milliards de dinars. La justification est à chercher du côté du traitement des nouveaux dossiers censés avoir été liquidés définitivement en 2013. Ce nouveau budget de fonctionnement intègre également la contribution de l’Etat au Fonds commun des collectivités locales de 189,49 milliards de dinars. En hausse de 2,1 milliards de dollars résultant du réajustement des crédits dédiés à la compensation de la TAP et la suppression des rappels liés à la rémunération des agents contractuels au niveau des communes et wilayas.
Faouzia Ababsa