L’industrie tarde à démarrer
Au moment où l’activité prenait une courbe descendante, les responsables discouraient sur la nécessité de la relance industrielle pour diversifier l’économie nationale.
En été, des dizaines de milliers de travailleurs algériens désertent leur poste d’emploi pour profiter des congés. Les plages, ainsi que tous les endroits touristiques affichent complet. En 2014, cette période a coïncidé également avec le mois de Ramadhan, synonyme de la faiblesse de rendement des employés. Pendant ce temps, les entreprises et la production industrielle dans le pays prenaient un coup en raison du manque d’effectif. Selon la conclusion d’une enquête menée par l’Office national des statistiques (ONS), qui a touché 740 entreprises dont 340 publiques et 400 privées, l’activité industrielle des secteurs public et privé a baissé durant le 3ème trimestre 2014. Le recul était imputable, selon l’ONS, notamment au manque d’effectifs durant cette période coïncidant avec les départs en congé estival.
Les résultats de cette enquête montrent également que près de 70% des entreprises publiques et 45% de celles du privé ont utilisé leurs capacités de production à plus de 75%, tandis que le niveau d’approvisionnement en matières premières a été égal à la demande exprimée, selon la majorité des patrons du secteur privé, mais inférieur selon plus de 15% de ceux du secteur public.
Durant cette même période, au moment où l’activité industrielle prenait sa courbe descendante, les responsables du gouvernement, fort de l’acquisition du quatrième mandat deux mois plus tôt, discouraient sur la nécessité de la relance industrielle pour diversifier l’économie nationale et sortir de la dépendance aux hydrocarbures dont les prix commençaient à baisser sur le marché international.
Mais il n’en fut rien. La crise de la chute des prix du pétrole met dans l’embarras le gouvernement qui a pris des décisions impopulaires.
Pour revenir à l’enquête de l’ONS, il convient de souligner que près de 60% des chefs d’entreprises publiques et la majorité de celles du privé ont satisfait toutes les commandes reçues, malgré la baisse de l’activité et le manque d’effectifs. La raison? Le recours aux stocks des produits fabriqués lorsque l’activité battait son plein. La situation est jugée «normale» par la plupart des concernés, précise l’ONS.
Selon toujours la même enquête, plus de 15% des industriels publics et 28% du ceux du privé ont rencontré des problèmes de transport des produits.
Près de 35% des représentants du secteur public et la majorité de celui du privé ont enregistré des arrêts de travail allant jusqu’à 12 jours en raison des pannes d’électricité, alors que l’approvisionnement en eau a été suffisant, selon la majorité des enquêtes des deux secteurs.
En raison de la vétusté des équipements, la majorité des entreprises publiques concernées par l’enquête et près de 30% de celles du privé ont enregistré des pannes, engendrant des arrêts de travail allant jusqu’à 13 jours.
Contrairement à la majorité des chefs d’entreprises publiques, plus de 60% de ceux du privé jugent le niveau de qualification des travailleurs «insuffisant». De surcroît, plus de 10% des patrons du secteur public et près de 35% de ceux du privé ont déclaré avoir rencontré des difficultés à recruter du personnel surtout celui d’encadrement et de maîtrise.
Quant à l’état de la trésorerie des entreprises durant le 3ème trimestre 2014, il a été jugé «bon» par 60% des gestionnaires du secteur public et par près de 45% de ceux du privé, observant, cependant, que les charges «trop élevées» et le remboursement des emprunts continuaient d’influer sur la trésorerie des entreprises, selon les conclusions de la même enquête.