Il est le bad boy du championnat tunisien. Tous les joueurs contre lesquels il joue se plaignent de son agressivité excessive. Khaled El-Korbi, le milieu de terrain de l’Espérance de Tunis, auquel nous avons parlé, ne compte pas épargner ses «frères algériens».
Au contraire,……il dit que ce match est très important pour son pays, c’est pourquoi il se battra encore plus sur le terrain et il sera plus agressif si la situation l’y oblige. De notre côté, on a un joueur qui, il faut dire, est tout, sauf tendre. Abdelkader Laïfaoui, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a tenu à répondre à son homologue tunisien en disant : «Oui, il est agressif et alors ? Nous aussi, on peut l’être». Cette tension entre ces deux joueurs est le fruit d’un match entre l’Espérance et l’Entente. Lors de ce match, El-Korbi s’est accroché avec presque tous les joueurs algériens, il a même failli en arriver aux mains avec le gardien Chaouchi qui l’a accusé, en fin de match, de lui avoir craché dessus.
Laïfaoui : «Face à lui, je n’hésiterai pas une seconde»
– Vous allez encore croiser Khaled El-Korbi sur votre chemin. Un commentaire ?
– Je sais que vous allez m’amener à parler de la fameuse rencontre ESS- Espérance et tout ce qui s’est passé après le match.
– Des événements qui ont vu El-Korbi voler la vedette à tout le monde…
– Ce joueur a le sang chaud, comme nous d’ailleurs. Il est très agressif, des fois même, excessivement. Je respecte sa combativité, mais je ne tolère pas ses agressions. Pour le match Entente-Espérance, je ne veux pas revenir là-dessus, parce que c’est de l’histoire ancienne.
– Le joueur dit qu’il ne changera pas son style de jeu et qu’il jouera comme il l’a toujours fait…
– Vous croyez que nous, on va se laisser faire ? Nous aussi, on sait se montrer agressifs quand il faut, avec même plus de force que lui. Je parle, bien sûr, dans le cadre footballistique.
– Si jamais vous êtes en face de lui et qu’il y a une balle à disputer, comment réagirez-vous ?
– Il défend les couleurs de son pays et moi de même. Je ne pense pas que ce match sortira de son cadre sportif. Enfin, je l’espère. Mais si je suis en face de lui, je jouerai la balle, seulement la balle. Je mettrai mon pied avec force. Je suis certain que lui aussi fera la même chose. Aucun de nous n’hésitera, croyez-moi.
– Qui tombera, d’après vous ?
– Ça ne sera pas moi (rire), sinon, je me relèverai le premier.
El-Korbi : «J’y laisserai ma jambe s’il le faut»
– Vous avez l’étiquette du bad boy, l’assumez-vous
– Je ne pense pas que je suis un mauvais gars. Au contraire, je suis très calme et je ne me bats presque pas.
– Vous le faites en tous les cas lors des matchs.
– C’est des choses qui arrivent partout dans le monde. Le football est un sport d’hommes. Il y a des contacts et des gens qui se blessent et c’est tout à fait normal. Me concernant, je suis à fond et sans pitié sur un terrain de football, mais dès que l’arbitre siffle la fin du match, je passe à autre chose. J’oublie tout ce qui s’est passé et je redeviens le Khaled que connaissent mes amis et ma famille.
– On vous reproche souvent vos interventions musclées voire agressives, qu’en pensez-vous ?
– C’est mon style de jeu. Je suis comme ça. Je ne peux pas changer de style. Je suis un gagneur. Je ne supporte pas la défaite. C’est pourquoi je me donne à fond et je n’hésite jamais à mettre ma tête, ma main, mon pied, n’importe quoi pour récupérer la balle, la garder ou gagner un duel. A la fin, s’il y a quelqu’un qui se blesse, ça rentre dans les risques du métier. C’est ça le football.
– Les joueurs de l’Entente vous reprochent toujours votre comportement lors du match ESS-Espérance, qu’avez-vous à leur dire ?
– C’est du passé. Comme je vous l’ai dit, moi, j’oublie tout dès que je quitte le stade. Les concernant, j’ai parlé à Hadj Aïssa tout à l’heure et à Lemouchia aussi, je n’ai pas vu qu’ils me tenaient rancune. Au contraire, c’était très fraternel.
– Si jamais, vous vous trouvez face à un joueur algérien et que vous êtes obligé d’user de force et d’agressivité pour gagner le duel, que feriez-vous ?
– Je vous l’ai dit, je ne changerai pas mon style. Je ferai ce qu’il faudra pour gagner le duel, quitte à y laisser ma jambe. Je pense que n’importe qui de mes coéquipiers ferait la même chose.