Egypte / Violences, Des morts et des arrestations

Egypte / Violences, Des morts et des arrestations
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La journée d’hier, a été marquée par des heurts entre les partisans du président déchu Mohamed Morsi et les forces de l’ordre.

Seize personnes ont été tuées au cours des ces affrontements, selon le ministère de la Santé, qui fait également état de 57 blessés. 122 personnes ont, par ailleurs, été arrêtées à travers le pays.

Devant une mosquée de Nasr City, dans l’est de la capitale égyptienne, l’un d’eux, Mohamed Dahi, distribuait des tracts appelant à boycotter le référendum constitutionnel prévu les 14 et 15 janvier. «Nous n’avons pas peur, nous aimons l’Egypte et ce que nous faisons en ce moment, nous le faisons pour l’Egypte», a-t-il affirmé. «Je suis contre l’injustice, je n’accepterai jamais un régime militaire en Egypte», a poursuivi l’homme de 39 ans avant de rejoindre le cortège de manifestants avec son fils d’une dizaine d’années.

Peu après, la police a tiré de nombreuses grenades lacrymogènes alors que les manifestants brûlaient des pneus pour couper une importante route.

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Sur cet axe, légèrement en pente, les manifestants ont lancé un bus dont le frein avait été enlevé et qui s’est écrasé en contrebas contre des voitures, forçant les policiers à reculer leurs blindés et à se ruer sur les bords de la route. Des coups de feu résonnaient aux alentours.

Des heurts ont également eu lieu à Guizeh, dans l’ouest du Caire, où des manifestants ont incendié un véhicule de la police, selon les responsables de la sécurité.

A Maadi, dans le sud de la capitale, la police a tiré des grenades lacrymogènes sur les manifestants qui répliquaient en tirant des feux d’artifice, faisant état d’affrontements entre police et manifestants sur la corniche en bord de Nil. Des manifestants jetaient des pierres sur les policiers qui faisaient aller et venir leurs véhicules pour disperser les protestataires.

Les principales places du Caire étaient verrouillées par les forces de sécurité à l’aide de fils barbelés et de blindés, notamment l’emblématique place Tahrir et les places Rabaa al-Adawiya et Nahda. Des milliers de manifestants islamistes ont défilé à travers le pays, avant que la police ne les disperse. La coalition pro-Morsi, chapeautée par les Frères musulmans avait appelé à manifester en dépit de son interdiction par le gouvernement.

Ces violences interviennent également à quelques jours de la reprise prévue du procès de Mohamed Morsi, pour «incitation au meurtre» de manifestants durant sa présidence. Mohamed Morsi comparaît également dans deux autres affaires, l’une pour «espionnage» au profit d’organisations étrangères en vue de commettre des «actes terroristes» et le procès pour son évasion de prison début 2011 s’ouvrira le 28 janvier.

En les déclarant «terroristes», le gouvernement a, de fait, placé les centaines de milliers de membres de la confrérie sous le régime d’une sévère loi anti-terroriste qui prévoit la peine de mort pour leurs dirigeants et cinq années de prison pour les membres participant à des manifestations.

En outre, posséder des écrits ou des enregistrements diffusés par la confrérie est passible de peines allant jusqu’à cinq années de détention.

R.I. /Agences