Éducation nationale : Le Cnapeste tiendra un conseil national fin mars

Éducation nationale : Le Cnapeste tiendra un conseil national fin mars
Les assemblées organisées par le syndicat des enseignants Cnapeste se sont achevées durant le week-end dernier sur une note de «grogne» et d’«insatisfaction». Pour le porte-parole du syndicat, Messaoud Boudiba, les réunions, qui ont eu lieu dans les wilayas, ont servi à l’évaluation du récent mouvement de grève et à l’analyse de la relation actuelle avec le ministère de l’Education nationale.

L’impression générale des adhérents, selon M. Boudiba, est que la tutelle ne veut clairement pas négocier avec le syndicat et débattre de ses «revendications légitimes» et qu’elle porte «atteinte aux libertés syndicales». D’après M. Boudiba, les assemblées générales n’ont pas débouché sur des «décisions et des actions concrètes à prendre», mais la «tendance générale est à la méfiance quant à la nécessité de poursuivre le dialogue» avec un ministère qui «n’y croit pas». Ce sentiment général, a-t-il expliqué, sera pris en compte à l’occasion du conseil national du syndicat. Ce rendez-vous organique important du Cnapeste est, en effet, prévu à la fin de ce mois, et la date précise de sa tenue devrait être communiquée dans les jours prochains. «C’est ce conseil qui décidera de la marche à suivre», a indiqué M. Boudiba.

Vers quoi ? Le porte-parole du syndicat rappelle que «ce qui est à l’ordre du jour, ce sont nos droits légitimes» et le souci d’avoir pour l’enseignant la couverture et la protection dont il a besoin pour continuer à exercer ce métier difficile. Y aura-t-il un nouveau mouvement de protestation ? Le Cnapeste a déjà opté pour «un boycott administratif» en signe de protestation contre les ponctions effectuées sur les salaires des enseignants ex-grévistes. Il n’envisage pas pour l’instant de renouer avec une action du type de celle qu’il a menée entre janvier et février dernier avant de décider de faire regagner les classes à ses militants. À propos des retenues sur salaires, le porte-parole du syndicat fait observer que le Cnapeste «ne s’est jamais opposé aux ponctions dès lors qu’il y a eu des journées de grève. On accepte ce principe à condition qu’il obéisse aux règles en vigueur». «Les ponctions sur salaires ne sauraient dépasser trois jours par mois et ne peuvent être effectuées que de manière cyclique sur plusieurs mois afin de préserver le pouvoir d’achat des enseignants et de préserver le lien qui doit toujours exister entre la profession et la tutelle», a-t-il expliqué, déplorant que la ministre Nouria Benghebrit ait opté pour la manière forte en «décidant de bloquer les salaires du mois de mars» aux ex-grévistes. Cette situation, ajoute le responsable syndical, «n’est pas pour motiver l’enseignant à l’heure où l’enjeu est de programmer le plus grand nombre d’heures de cours de récupération et de rattrapage» durant cette période de vacances printanières. Les enseignants, poursuit-il, sont «surpris» par la décision du ministère de l’Education nationale d’instruire ses directions de wilaya de «ponctionner le salaire du mois de mars en entier et de doubler cette sanction» par la «suppression de la prime pédagogique pour le 1er trimestre 2018». « Pour le Cnapeste, ces mesures sont répressives et ne correspondent pas aux engagements de la tutelle. Elles ne manqueront pas d’être débattues au prochain conseil national», a encore déclaré M. Boudiba. Pour le porte-parole du Cnapeste, «il n’y pas d’arrière-pensées politiques ou idéologiques qui animent l’action du syndicat», toutes les actions menées jusqu’à présent et «depuis l’époque lointaine où le ministère était dirigé par Boubekeur Benbouzid ne sortent pas du cadre syndical. Des parties ont voulu nous coller toutes les étiquettes possibles et imaginables, nous on dit que le syndicat est présent sur tout le territoire national, que ses militants viennent d’horizons divers, mais la ligne d’orientation du syndicat est la dignité et les droits sacrés des enseignants». Il est à noter que l’Intersyndicale, au sein de laquelle figure des syndicats de l’Education nationale, a récemment décidé de faire du 4 avril prochain une journée de protestation.
Écrit par Meriem Kaci