La réalité est amère : la ministre de l’Education nationale avoue que les résultats des examens de fin d’année scolaire sont «inacceptables» et qu’ils «ne servent pas le principe d’équité» consacré par l’Etat. Face aux disparités constatées, pas seulement entre wilayas, mais également dans une même wilaya, Mme Benghebrit ne compte pas baisser les bras pour améliorer coûte que coûte le système éducatif en Algérie, en misant sur l’«amélioration des compétences» et la «maîtrise des langues».
C’est ce qu’a affirmé, hier, Nouria Benghebrit lors d’une conférence régionale sur l’évaluation des résultats des examens des wilayas du Nord et des Hauts-Plateaux.
En effet, la ministre a qualifié les résultats des examens de fin d’année scolaire d’«inacceptables» et qu’ils «ne servent pas le principe d’équité» consacré par l’Etat. Face aux disparités dans les résultats scolaires qui ne sont pas seulement entre wilayas mais également dans une même wilaya, Mme Benghebrit a précisé que l’objectif de cette conférence est d’évaluer la situation des établissements éducatifs et de trouver les solutions «idoines» en prévision de la prochaine rentrée scolaire. «Il est inadmissible que le rendement de certaines wilayas demeure faible durant des années alors que l’Etat a mobilisé d’importants moyens au profit du secteur». Elle rappellera en effet que «le secteur de l’éducation continue à bénéficier d’un soutien financier nécessaire en dépit de la crise financière, et pour lequel une enveloppe financière additionnelle a été dégagée pour la réhabilitation des établissements scolaires. Saisissant cette occasion, Mme Benghebrit a appelé les directeurs de l’éducation et ceux des établissements éducatifs ainsi que les inspecteurs à relancer le secteur au niveau des wilayas, indiquant que le principal principe sur lequel repose le système éducatif en Algérie est celui de l’équité et ce pour «accorder les mêmes chances de réussite à tous les enfants de l’Algérie». Le ministère de l’Education compte, à cet effet, mettre en place une commission de suivi des projets de chaque wilaya. Par ailleurs, la ministre s’est expliquée encore une fois, suite à l’annonce du retour à la langue dialectale pour réduire le taux d’échec scolaire. Face à de nombreuses attaques l’accusant de vouloir supprimer l’enseignement de la langue arabe, la ministre a répliqué «l’enque seignement en langue arabe est incontestable». La Constitution et la loi d’orientation sont claires à ce sujet, et donc il ne faut pas tromper la société, a-t-elle jouté assurant que la problématique qui se pose aujourd’hui est de savoir «comment maîtriser la langue arabe enseignée. Justement c’est le but recherché par la conférence nationale sur l’évaluation de la mise en œuvre de la réforme de l’école», a-t-elle poursuivi. Son souci majeur est «la maîtrise des compétences des langues dont celles de la langue arabe enseignée et la promotion de l’enseignement préscolaire en vue de permettre à l’enfant d’acquérir un bon bagage linguistique». A une question de savoir si le ministère prévoyait une année scolaire 2015-2016 sans grèves, Mme Benghebrit a réitéré «sa disposition à résoudre tous les problèmes soulevés par les syndicats du secteur pour garantir de meilleurs résultats».
R. N. / APS
Sud : absentéisme des enseignants ?
La ministre de l’Education nationale a indiqué, hier, que le plus grand problème soulevé par les directeurs d’établissements scolaires du sud du pays est l’absentéisme des enseignements. «Il n’y a pas de manque d’enseignants des langues étrangères au sud du pays, mais plutôt des absences répétées. Nous examinerons cette question avec la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS), pour mettre fin aux certificats de complaisance», a-t-elle conclu.