Des experts ont été sollicités par le ministère des Travaux publics pour faire le point sur l’état du site montagneux d’Aokas et son activité.
Mais aussi déterminer les causes à l’origine de l’éboulement, et décider des premières mesures à prendre pour conforter le site, a indiqué Abdelkader Kadi, qui a rendu visite hier aux blessés maintenus en observation à l’hôpital après l’effondrement survenu à hauteur du tunnel éponyme sur la RN26 reliant Béjaïa à Sétif.
Le ministre compte par ailleurs réunir demain, tous les cadres concernés de son secteur. Le ministre a profité de cette visite pour se rendre sur les lieux de l’accident, à 20 km à l’est de Béjaïa, pour prendre la mesure du drame, dont les conséquences auraient pu être encore plus lourdes, non seulement en raison de l’importance et du volume des éboulis mais aussi à cause d’une présence dense d’automobilistes de passage sur la route à l’heure de l’accident. Sur place, il a instruit les responsables du secteur pour déblayer rapidement une partie de la voie obstruée afin de rétablir un tant soit peu, la circulation et faciliter les dégagements vers jijel et Sétif et inversement vers Béjaïa et Alger.
L’éboulement survenu hier en début d’après-midi à Aokas a fait six morts. «Cinq hommes et une femme ont été tués», précise la Protection civile. Parmi les blessés, trois sont jugés dans un état grave. Ils souffrent tous de polytraumatises qui nécessitent pour leur traitement des opérations chirurgicales, selon la direction de la santé qui précise que les autres victimes au nombre de 13 ont toutes quitté l’hôpital. Les victimes ont été surprises par les éboulis, détachés de la montagne surplombant l’ouvrage, alors qu’elles se trouvaient dans plusieurs véhicules dont deux bus de transport voyageur et deux véhicules légers, tous ensevelis suite à l’effondrement d’un flanc de montage, chargé de pierres et de terre sur la chaussée. Deux grands rochers se sont décrochés du sommet de la montagne pour s’écraser au sol, sur la voie circulable avant de faucher deux minibus, provoquant la tragédie. Parmi les miraculés, un jeune couple et son bébé, âgé à peine de trois mois, originaire de la wilaya de Tizi Ouzou qui s’en est sorti après qu’il eut été enseveli entièrement par une coulée de terre et de pierres. La Protection civile a utilisé d’important moyens pour les en extraire et les évacuer vers l’hôpital. La circulation automobile a été immédiatement suspendue sur cet axe routier, fortement sollicité. Le tunnel a été endommagé et la conduite principale de distribution d’eau potable aussi. Il a fallu le recours à des experts étrangers et à l’utilisation d’explosifs pour rouvrir la voie et dégager l’immensité des éboulis accumulés sur la voie.
La région avait déjà, en 2005, fait face à un incident similaire mais qui n’a pas fait de victimes. Mais, les éboulements sont souvent présents sur cet axe par de petites chutes de pierres, ce qui laisse supposer que le ministère des Travaux publics en a forcément conscience pour prendre les mesures d’urgence. Celles-ci n’ont malheureusement pas été prises à temps et la situation s’est de nouveau répétée avec des conséquences désastreuses cette fois-ci !
A. B.