La mission de l’Otan qui devait officiellement prendre fin quand «la menace représentée par Mouammar Kadhafi et pesant sur le peuple libyen n’existera plus» semble se prolonger dans le temps, et même dans l’espace, puisque certains demandent que les opérations militaires des alliés engagés dans le conflit armé en Libye touchent les frontières algériennes !
Les alliés engagés dans l’intervention militaire dans ce pays, parmi eux la France, l’Italie et l’Angleterre, avaient annoncé à maintes reprises que les opérations militaires de l’Otan prendraient fin une fois la «menace» représentée par Kadhafi anéantie.
Pourtant, et au moment où certains pays occidentaux parmi les plus acharnés dans le conflit armé, annoncent de façon catégorique la fin du régime de Kadhafi, l’Otan prolonge sa mission jusqu’au 31 octobre en cours. Pire, certains lui demandent d’étaler ses activités… aux frontières algériennes ! Intervenant avant-hier en fin d’après-midi sur la chaîne de télévision satellitaire BBC, diffusant en langue arabe au cours d’une émission consacrée à la situation en Libye, Ahmed Djibril, conseiller du président du CNT, Mustapha
Djibril, demande, à partir de la Libye, la poursuite des opérations militaires, pour, a-t-il dit, «toucher les frontières de pays voisins». Le conseiller «justifie» cette demande par «la crainte que des éléments armés entrent en territoire libyen pour tenter de déstabiliser le pays», évitant de reconnaître que c’est le contraire qui s’est produit des mois durant, quand des armes étaient acheminées de Benghazi et d’autres régions libyennes vers l’Algérie.
Intervenant à son tour à partir du studio de la chaîne de télévision satellitaire, Souleimane El Baraâci, porte-parole du Rassemblement des jeunes libyens, cite carrément l’Algérie au cours de l’émission. «Nous souhaitons que des opérations de surveillance soient menées par l’Otan le long des frontières nigériennes, tchadiennes et certains endroits des frontières algériennes», a-t-il demandé.
Demandes qui suscitent bien des interrogations sur les intentions du CNT libyen dont les «militaires» ont fait preuve d’une sauvagerie inouïe à travers des crimes qui ont fait des victimes parmi la population libyenne. Quant à lui, Kadhafi a été torturé et tué, après avoir été arrêté vivant par les «insurgés» libyens qui, au passage, ne peuvent se targuer d’aucun mérite dans le renversement du pouvoir en Libye, et surtout pas de «victoire» militaire sur le régime du colonel.
A la différence que la torture subie par Kadhafi avant son élimination a été filmée par des caméras, et que les intentions de l’appel lancé à l’Otan pour intervenir aux frontières algériennes ne peuvent être médiatisées, puisqu’aux buts inavouables. Pour rappel, l’organisation non gouvernementale (ONG) Amnesty International a qualifié la mort de Kadhafi de «crime de guerre».
Les «insurgés» libyens qui, à chaque résistance de la part des troupes restées fidèles à Kadhafi, ont fait appel à l’Otan pour combattre à leur place et leur assurer une «victoire» dont le mérite ne leur revient nullement ; rappelons qu’au moment du conflit armé, ils avaient déserté les postes frontaliers, laissant libre cours aux trafiquants d’armes dans l’acheminement d’armes vers l’Algérie.
M. A.