Dégâts du monoxyde de carbone à Béjaïa: Les mosquées à la rescousse

Dégâts du monoxyde de carbone à Béjaïa: Les mosquées à la rescousse

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En ces temps d’hiver, le gaz sous toutes ses formes devient l’ultime recours pour se prémunir du froid dans les foyers. Mais lorsqu’on n’observe pas certaines précautions, des drames surviennent pour endeuiller des familles toutes entières.

Par méconnaissance ou négligence, l’utilisation du gaz peut s’avérer fatale. A Béjaïa, cinq victimes ont été enregistrées depuis l’arrivée du grand froid. D’autres ont été sauvées in-extremis par les éléments de la Protection civile lorsqu’ils sont alertés à temps. Cette hécatombe, qui aurait pu être évitée, a incité la Protection civile de Béjaïa à se redéployer sur le terrain et s’investir dans une campagne de sensibilisation et d’information. Après les écoles et une campagne à travers des prospectus, la Protection civile de Béjaïa a jugé utile d’exploiter d’autres créneaux aussi porteurs pour sensibiliser les consommateurs contre le danger que représente l’utilisation du gaz. A ce titre, les sapeurs-pompiers sont allés directement à la rencontre des pères de familles, au niveau de quelques mosquées de plusieurs localités de la wilaya.

Cette démarche a ciblé dans un premier temps les mosquées de Seddouk-centre, Irssan à Ighram, Tizi el Oued à Melbou, Barbacha. En choisissant la journée du vendredi, jour de prière hebdomadaire, la Protection civile a voulu frapper fort contre ce tueur silencieux le monoxyde de carbone (CO). Cette initiative a été très bien accueillie par les fidèles et les imams. Et du coup, la demande suit. D’autres imams ont sollicité cette institution pour poursuivre cette campagne, afin de faire profiter un plus grand nombre de citoyens. Pédagogiquement, les conférenciers ont expliqué les intoxications au monoxyde de carbone, comme faisant partie des accidents qui pourraient être facilement évités. Face à un public attentif, les responsables de la Protection civile ont insisté sur l’utilisation d’appareils de chauffage défectueux ou mal entretenus.

Ces appareils dégagent du monoxyde de carbone (CO), qui se décline comme un gaz incolore et inodore. C’est le résultat d’une combustion incomplète, quel que soit le combustible utilisé (bois, butane, charbon, essence, gaz naturel…). Mais l’une des principales caractéristiques de ce gaz est sa toxicité dans un environnement confiné. Aussi, les pompiers ont relaté les symptômes d’une intoxication au monoxyde de carbone dont la provocation d’une asphyxie des cellules du sang. La première intoxication, dite «chronique» se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale. C’est pourquoi l’intoxication peut être lente et ne pas se manifester immédiatement. La seconde intoxication, présentée comme «aiguë», entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, voire le coma et le décès.

Les appareils à surveiller sont les chaudières (bois, charbon, gaz, fuel), les chauffe-eau et chauffe-bains, les inserts de cheminées, poêles, les chauffages mobiles d’appoint, les cuisinières (bois, charbon, gaz), les moteurs automobiles dans les garages et les groupes électrogènes à essence ou à fuel et tout moteur thermique fixe ou mobile. Comment faire pour prévenir ces accidents, comment intervenir pour sauver les vies? sont d’autres questions abordées par les conférenciers au cours de ces premières sorties dans les mosquées. Des initiatives appelées à se renouveler, indique la Protection civile de Béjaïa qui note un engouement palpable chez les citoyens.