De nouvelles entreprises ambitionnent de réduire l’importation des produits agroalimentaires

De nouvelles entreprises ambitionnent de réduire l’importation des produits agroalimentaires

Les nouvelles entreprises de l’agroalimentaire ambitionnent d’étendre leurs activités au niveau du marché local et de s’orienter vers l’exportation en fabricant des produits diversifiés dont la disponibilité n’est jusque là assurée que par l’importation.

Certaines moyennes et petites entreprises, présentes en force lors de la 12e édition du salon international de l’agroalimentaire (DJAZAGRO) à Alger, redoublent d’efforts pour améliorer la qualité et garantir la conformité aux normes internationales en proposant des produits locaux susceptibles de réduire la facture de l’importation.



Les producteurs locaux et étrangers, toutes filières confondues, dont le produit, les équipements, la matière première ou les produits d’emballage indispensables à la production, se font concurrence pour acquérir une nouvelle clientèle ou des représentants agréés avec l’objectif d’ouvrir d’autres unités de distribution.

Dans une déclaration à l’APS, le directeur général d’une jeune entreprise spécialisée dans la pomme de terre prête à cuire a affirmé que l’industrie secondaire était d’une importance majeure car permettant d’absorber l’excédent de la production nationale en tant que matière première pour la fabrication de produits dont la demande a augmenté ces dernières années.

Cet ingénieur agronome, propriétaire d’une unité de production unique en Algérie en matière de pomme de terre prête à cuire, un produit à ce jour importé, a indiqué que la forte demande émanant des hôtels, restaurants et grand public lui a de suite donné l’idée d’investir dans ce domaine.

Il a précisé à ce propos, que de nombreux clients préfèrent opter pour la pomme de terre prête à cuire au lieu d’avoir à embaucher une main d’oeuvre pour éplucher et préparer la pomme de terre.

L’intervenant a souhaité également élargir son activité s’il venait à bénéficier d’une aide de l’Etat pour l’acquisition de machines spécialisées et permettre ainsi à l’entreprise d’exporter vers l’étranger.

De son côté, le directeur commercial d’une jeune entreprise spécialisée dans l’industrie des pâtes dans la wilaya de Bordj Bouarreridj, Djaâfar Yacini, a souligné que le marché algérien « encourage l’élargissement de cette activité ».

Les responsables de l’entreprise envisagent l’ouverture d’une deuxième usine pour la production des pâtes grâce aux facilités accordées par l’Etat notamment concernant les rapports avec les banques et la disponibilité de la matière première assurée par l’Office national des céréales.

D’autre part, une entreprise algérienne de production de friandises et chocolat a ouvert une unité de production en Algérie après avoir bénéficié d’une expérience espagnole et turque pendant une durée de dix ans.

Son directeur commercial, Saâdi Ghrab, a indiqué que l’entreprise a amorcé un investissement dans le domaine des technologies nouvelles et a pris en charge la formation de plus de 120 ingénieurs et techniciens avec l’aide de l’Agence nationale de l’emploi.

Il a ajouté que la société tendait à proposer un produit de qualité en s’appuyant sur le laboratoire d’analyses des produits détergents et en veillant au contrôle de la qualité et à la maîtrise des modes de conservation afin de lui permettre de passer à l’exportation.

Le marché algérien attire des entreprises étrangères de l’agroalimentaire

Par ailleurs le salon « Djazagro » connaît une forte participation d’entreprises étrangères désireuses de partager leur expérience avec la partie algérienne et d’ouvrir des unités de production en Algérie dans le cadre du partenariat.

Le directeur commercial d’une entreprise italienne spécialisée dans la production de glaces et de produits de confiserie, Massimo Colabicc, a indiqué que son entreprise aspirait à bénéficier de l’expérience algérienne en la matière en prévision de l’ouverture d’une unité de production spécialisée entre 2014 et 2015.

L’intervenant a fait savoir que son entreprise jouissait d’une expérience de plus de 20 ans dans la production de glaces outre les produits alimentaires, une activité qu’elle exerce depuis 1953. Il a dans ce sens fait part de son souhait de transférer cette expérience en Algérie à travers une main d’œuvre algérienne qualifiée.

A une question sur l’origine de la matière première utilisée dans la production en cas d’ouverture d’une unité en Algérie, le responsable a fait savoir que son entreprise utilisera la matière première algérienne, et que des contacts étaient en cours dans ce sens.

Pour sa part, M. Boualem Zouaber, directeur commercial d’une entreprise britannique spécialisée dans la production de fruits et légumes secs, de céréales, d’épices et de fruits secs a indiqué que son entreprise souhaiterait ouvrir une unité de production en Algérie après le grand succès réalisé par sa filière.

M. Zouaber a estimé que la situation du marché algérien et le climat d’investissement sont très favorables à l’exercice de ce genre d’activités, notamment avec la disponibilité de la matière première à l’instar des fruits de saison (raisin, abricot, agrumes….) très demandés par les Algériens.

Le climat en Algérie permet à ces sociétés de produire toute l’année, en raison de la disponibilité de sources thermiques naturelles d’assèchement, a-t-il estimé.

De son coté, M’hiri El Hachemi, directeur commercial de l’entreprise de transformation des céréales s’est interrogé sur la possibilité d’assurer les facilitations juridiques et douanières nécessaires à l’exportation de la production algérienne vers les pays de l’Union Européenne (UE).

Cette entreprise française, qui ouvert une filiale en Algérie il ya trois ans, aspire à créer une unité de production en Algérie utilisant la matière première algérienne et employant une main d’œuvre algérienne.

« Le climat de l’investissement en Algérie est favorable, outre les lois algériennes qui encouragent le développement de telles activités », a-t-il indiqué.

Le salon qui se poursuivra jusqu’au jeudi connaît une forte participation des professionnels et des universitaires porteurs de projets.