De jeunes contractuels de l’ANEM appellent au boycott des législatives

De jeunes contractuels de l’ANEM appellent au boycott des législatives

 » Pas de vote ! Pas de vote…jusqu’à l’intégration « ,  » Non à la politique de la misère ! « … Des dizaines de jeunes bénéficiaires de contrats pré-emploi, du filet social et de la DAS se sont rassemblés, ce matin, devant la grande Poste à Alger pour dénoncer la précarité de leurs emplois et l’exploitation dont ils se disent être  » victimes « .

Brandissant des pancartes et des banderoles sur lesquelles sont transcrits des slogans dénonçant la politique de l’emploi adoptée, depuis des années, par le gouvernement, les jeunes protestataires appellent au boycott des législatives du 10 mai prochain.

 » Nous sommes des indigènes, nous n’avons pas encore le statut de citoyens. Nos aïeux ont vécu cela pendant la période coloniale, où ils étaient contraints d’accepter toutes les conditions de travail imposées par les colons. Notre gouvernement reproduit le même schéma aujourd’hui « , dénonce les jeunes contestataires qui, sont, dans leurs majorité, des diplômés des universités algériennes.

 » Ce sont des contrats de  » pré-chômage  » et non de pré-emploi. Les bénéficiaires de ces  » contrats de la honte sont des candidats aux chômages », lance Malika Fallil, coordinatrice du syndicat des pré-emploi, affilié au SNAPAP. Selon elle, 600 000 jeunes diplômés et employés dans le cadre du dispositif de pré-emploi de l’Agence nationale de l’emploi (Anem) vivent dans des conditions précaires. « C’est indigne pour un pays comme l’Algérie qui dort sur matelas de devise dépassant les 170 milliards de dollars « , dénonce-t-elle.

Encadrés par des policiers, les protestataires ont réussi à attirer l’attention des passants. Beaucoup de vieilles et de jeunes se sont solidarisés avec eux.  » Ils ont raisons. Ils disent vrai. Nos jeunes n’ont qu’un seul avenir, c’est la prison « , déclare une vieille à l’adresse d’un policier qui l’a prié de quitter les lieux. La politique de l’emploi en Algérie a toujours été problématique. En 2008, le ministère du travail avait reconnu officiellement l’échec des dispositifs de l’emploi, en particulier le CPE.  » Le taux d’intégration des bénéficiaire du CPE dans le monde du travail est de 12% seulement « , avait avoué le ministre du travail, Tayeb Louh. Les nouveaux dispositifs créés depuis cette date, n’ont pas encore fait l’objet d’une évaluation.