«L’Algérie parviendra à maintenir la croissance de son PIB en 2015 malgré les effets de la crise économique internationale.»
L’Algérie maintient sa prévision d’une croissance économique globale du PIB de 3%, et d’une croissance de 4,2% hors hydrocarbures, ainsi qu’un taux d’inflation qui ne dépasse pas les 3% pour l’année 2015, tournant au même niveau que les années précédentes. C’est ce que prédit le projet de loi de finances 2015, examiné et adopté lors du dernier Conseil des ministres.
En effet, selon le communiqué de la Présidence, le projet de budget 2015 a «été calculé sur la base d’une croissance globale du PIB de 3% et d’une croissance hors hydrocarbures de 4,2%». Sachant que le baril de pétrole est à 37 dollars US, alors que son prix sur le marché mondial, serait de 100 dollars. La crise économique mondiale et les différentes conjonctures internationales n’affecteront en rien le taux de croissance projeté par l’Algérie. «L’Algérie parviendra à maintenir la croissance de son PIB en 2015 malgré les effets de la crise économique internationale qui a plongé de nombreux pays dans la récession» note le communiqué. Pour 2015, l’Etat poursuivra ses efforts de maintien de la croissance par la dépense publique.
Le projet de la loi de finances prévoit dans ce sens un budget d’équipement de 3908 milliards de DA, en hausse de 43% par rapport à 2014. Il englobera le financement d’un programme déjà en cours de plus de 1600 milliards de DA, et l’inscription d’un nouveau programme de 1100 milliards de DA pour les secteurs de l’habitat, de la santé, de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur, de l’hydraulique, de l’énergie et de la formation professionnelle. En outre, plus de 700 milliards de DA sont prévus pour l’action économique de l’Etat.
Pour le budget de fonctionnement, les crédits sont vus à la hausse. Ils atteindront 4969 mds de DA en progression de 5,4% par rapport à 2014, et serviront, entre autres, à la création de 48.000 nouveaux postes d’emplois dans plusieurs secteurs, selon le communiqué du Conseil des ministres. Le cadrage macroéconomique de cette loi prévoit des recettes budgétaires de 4684 mds de DA et des dépenses budgétaires de 8784 mds de DA. Pour autant, le secteur productif ne doit pas rester en marge de cette dynamique de développement fortement soutenue par l’Etat et doit, à ce titre, prendre le relais de la croissance en participant davantage à la création des richesses et de l’emploi dans le pays.
Si la croissance économique est maintenue en 2015, elle sera toutefois en baisse par rapport à celle attendue en 2014 à 4,5%. L’année en cours marquera, selon les dernières prévisions publiées par le ministère des Finances, la relance de la croissance en Algérie qui s’est tassée en 2013 à 3% après avoir atteint 3,3% en 2012. Intervenant à l’issue de la réunion du Conseil des ministres, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé que «les efforts de l’Etat pour soutenir la croissance économique par la dépense publique, doivent être davantage relayés par une plus forte contribution du secteur productif, y compris pour la diversification des exportations du pays», tout en instruisant son gouvernement à accélérer la réforme du système bancaire et financier qui doit impérativement être parachevée au plus tard à la fin de l’année prochaine.
Dans ce contexte, M.Bouteflika et à travers ses orientations données au gouvernement, a mis l’accent sur la nécessité que les crédits bancaires accompagnent «plus efficacement» le développement économique du pays. Il s’agit là d’un appel direct et franc de la part du chef de l’Etat à l’adresse du gouvernement pour prendre en considération la question d’accès au financement bancaire souvent soulevé par le monde économique comme entrave au développement de l’investissement en Algérie. Sur le volet législatif, le projet de loi de finances de 2015 comprend un dispositif de suppression de l’article 87 bis du Code de travail relatif à la définition du Snmg, une mesure dont la mise en oeuvre devrait améliorer sensiblement les salaires des classes défavorisées. Le document fait état des mesures destinées à l’encouragement de l’investissement et à la promotion de la production nationale, ainsi que la simplification des procédures fiscales.